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LA DEFAITE DE LASKER AU CHAMPIONNAT DU MONDE :
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Influence des théories hypermodernes
et conflit générationnel
Jeu d'échecs et guerre de 1910 à 1924, Par Robin-Gaël Vinsot |
Robin-Gaël Vinsot (Amiens) est un jeune historien qui a mené
une étude universitaire courant 2002 sur le jeu d’échecs autour
de la Première Guerre mondiale. De ce travail se dégage un premier
état de fait : en temps de paix, ce jeu est à l’image de la paix
et, en temps de guerre, il (re)devient un jeu de guerre avec symboles
et représentations allant dans ce sens. Nous proposons aux lecteurs
de Mieux Jouer Aux Echecs 3 extraits de cette recherche historique
qui pourront surprendre à plus d’un titre. Voici le deuxième volet
consacré au match Capablanca-Lasker, à ses tenants et aboutissants,
notamment dans la presse de l’époque.
Dany Sénéchaud
Une lourde épine subsiste, laquelle ne permet pas encore de franchir
un seuil critique de démobilisation : en 1920, Emanuel Lasker demeure
toujours le champion du monde des échecs. Un " boche " champion
du monde depuis 1894 ! La guerre n'est vraiment pas terminée…
Après guerre, dans l'esprit de tous, un seul homme peut et doit
le battre, le cubain José-Raoul Capablanca, dont la dernière partie
perdue remonte au tournoi de New-York, en 1916, contre Oscar Chajes
(1873-1928). Sans Fédération Internationale réglementant l'accès
au titre suprême, les échecs fonctionnent alors comme la boxe :
un challenger suffisamment respectable doit lancer un défi au champion
du monde en proposant des conditions financières et d'organisation
assez dignes pour se voir susceptibles d'être acceptées.
Avant guerre, le jeune homme Capablanca avait déjà essayé, en vain,
d'affronter le champion Lasker : " Nous sommes agréablement informés
de la réorganisation du "Club d'Echecs de la Havane" […] Notre correspondant
ajoute que tous les amateurs de La Havane seraient désireux d'assister
à un match entre Lasker et Capablanca, comptant pour le Championnat
du Monde. A cet effet un crédit de 3000 dollars a été demandé au
Conseil municipal pour favoriser cette grande lutte entre le "Morphy"
cubain et l'invincible teuton. "
Mais la rencontre n'avait pu aboutir, Lasker prétextant différents
arguments : le match se serait joué dans la patrie de Capablanca,
toute prête à le soutenir, et le climat tropical l'aurait desservi.
D'autre part, Lasker avait imposé des conditions que Capablanca
jugeait injustes et par conséquent inacceptables. Lasker s'était
ensuite formalisé de certains termes du cubain, notamment de son
expression " the unfairness of this condition is obvious ".
En outre, Lasker trouvait que le jeune champion cubain n'avait pas
encore glané assez de succès pour pouvoir prétendre conquérir le
titre de champion du monde.
Le feuilleton du défi de Capablanca avait par la suite été délaissé
pour le commencement d'un autre, Akiba Rubinstein, vainqueur du
tournoi de San Sébastien 1912, ayant lui aussi lancé un défi au
champion allemand :
" Il ne faut plus parler du match Lasker-Capablanca, l'incident
étant définitivement clos. L'événement à l'ordre du jour est donc
maintenant le match Lasker-Rubinstein. Quelles seront les conditions
? elles sont encore inconnues mais nous pouvons espérer les porter
bientôt à la connaissance de nos lecteurs. Personne d'ailleurs ne
pourra contester que Rubinstein n'ait, au moins autant qualité que
Capablanca pour revendiquer une lutte avec le maître du monde échiquéen.
Le Dr Tarrasch se montre quelque peu mauvaise langue en écrivant
dans son journal que "Lasker saura bien encore trouver quelque prétexte
à esquiver une lutte gênante". Aussi Marco, dans sa Revue le "Wiener
Schachzeitung", s'élève-t-il avec bonhomie, contre ce rôle de prophète
que s'attribue Dr Tarrasch. Pour le moment, personne ne peut rien
dire et la sagesse des nations est là pour nous conseiller d'attendre
sagement : Qui vivra, verra ! "
Avant-guerre, la cote de popularité d'Emanuel Lasker était plutôt
bonne. On respectait l'artiste Lasker. Les revues d'échecs françaises
venaient toutes à la rescousse du champion allemand :
" Il est intéressant de remarquer à ce sujet que le Dr Tarrasch,
dans une de ses colonnes d'échecs, déclare nettement que la rencontre
n'a aucune chance d'avoir lieu puisque Lasker posera, d'après Tarrasch,
à Rubinstein, des conditions absolument inacceptables. Nous ne sommes
pas du tout de l'avis du Maître de Nuremberg. L'avenir prouvera
qui de nous aura raison. "
Rétrospectivement, ces déclarations peuvent faire sourire…avec
le déclenchement de la guerre, le match n'a jamais pu avoir lieu
; en outre, elle renverse le schéma des représentations concernant
l'attitude de Lasker. Après coup, celui-ci n'est finalement considéré
que comme un simple boche qui tente de garder par tous les moyens
un titre qu'il a peur de perdre :
" Le match pour le championnat du monde Lasker-Capablanca n'aura
pas lieu avant 1921. Lasker, après avoir tout essayé pour décourager
Capablanca, a posé comme conditions qu'il ne jouerait pas pour moins
de 8000 dollars, et qu'il recevrait 60% des sommes engagées, quel
que soit le résultat du match. C'est ce qu'on peut appeler à juste
titre "Made in Germany". Capablanca a accepté et brûle du désir
d'enlever à Lasker le titre qu'il détient depuis 1894 et que le
champion allemand craint tant d'aventurer comme s'il était sûr que
le seul moyen de ne pas perdre est de ne pas jouer. "
Il est vrai que Lasker posait toujours quantités de conditions
avant de jouer un match : notamment sur le mode de désignation du
vainqueur, le nombre de parties, le temps imparti aux deux joueurs,
la propriété des parties jouées, les sommes allouées… Cette dernière
exigence est d'ailleurs très mal admise par les joueurs français.
Ils ne comprennent pas la situation d'un joueur semi-professionnel
comme Lasker. Dans leur esprit, les exigences financières de l'Allemand
ne font que consolider l'image du boche ne jouant que par intérêt
sonnant et trébuchant :
" Championnat du monde - Le match Dr Lasker-Capablanca n'aura
pas lieu avant le début de l'année prochaine. Voici les principales
conditions exigées par Lasker : Le vainqueur de huit parties sera
déclaré champion du monde. Les parties nulles ne compteront pas.
Si, après trente parties, aucun joueur n'a obtenu huit gains, le
champion sera celui qui aura gagné le plus grand nombre de parties.
En cas d'égalité, le titre de champion du monde restera au docteur.
L'enjeu ne pourra être inférieur à 8000 dollars, les frais de voyage
et de séjour devant être remboursés. Le champion boche déclare en
outre qu'il prendra 60% de l'enjeu, quel que soit le résultat du
match.
Même tout étrillé, emplir ainsi sa poche, Dites, Français du Nord,
ceci est-il bien boche ? Le comble est que nous serons probablement
conviés à souscrire pour les 60%, les frais de voyage et de séjour
! Que serions nous devenus si nous étions tombés à la merci de cette
race de vautours ? "
Il ne faut pas croire que cette haine persistante ne proviendrait
que des extrémistes de L'Action française. Au contraire,
elle est généralisée, tout comme dans les autres pays alliés :
" Nos réflexions sur le champion Lasker sont applaudies et commentées
dans la presse anglaise. Mais avec quelle incorrection elles sont
reproduites ! Nous aurions cependant mauvaise grâce à nous plaindre,
car, autour de nous les enseignes de nos boutiques simili-anglaises,
agrémentées de leur éternelle apostrophe, sont trop souvent une
honte. "
En janvier 1920, les conditions du match, après maintes négociations,
sont acceptées par les deux joueurs. Tout le monde s'accorde à voir
dans ce championnat du monde un des plus fantastiques duels de tous
les temps. Mais dans toutes les annonces du match, Lasker n'est
pas épargné par la critique, laquelle ne comprend pas les avantages
financiers exigés par le champion allemand. En conséquence de quoi,
en juin 1920, ne supportant pas ces critiques, Lasker décide d'abandonner
purement et simplement sans jouer le titre à Capablanca. Deux mois
plus tard, il se ravise :
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" Lasker-Capablanca. Suivant les dernières informations de La
Haye, ces deux maîtres se seraient mis définitivement d'accord pour
un match en vingt-quatre parties à jouer vers le commencement de
janvier 1921 au Club d'Echecs de La Havane pour une bourse de 20000
dollars offerte par ce club. Invoquant la résignation récente de
son titre en faveur de Capablanca, Lasker objecte que ledit match
ne saurait compter pour le championnat du monde. Cependant…Si le
Club de La Havane, ou tout autre, désirait que la rencontre consacrât
le championnat, il y aurait lieu de faire de nouvelles offres et,
si celles-ci étaient satisfaisantes, le match se jouerait alors
pour le titre. Tout le monde souhaite ardemment le succès complet
de ces arrangements, de même que chacun estime qu'une juste et large
rétribution est due aux deux adversaires pour leur talent et l'intérêt
général d'une telle rencontre ; mais maint critique ne manquera
certes pas de commenter malicieusement l'habile négociation entamée
par le champion - ou l'ex-champion - tendant à réaliser le maximum
de fonds. "
Finalement, le match ne débute qu'en mars 1921, à La Havane, et
dure jusqu'à la fin avril : " Championnat du monde - M. de Miomandre
en parla dans Excelsior avec un parfait mépris de l'exactitude.
Le "tout jeune homme" Capablanca a 32 ans. L'"adolescent" Lasker
est quinquagénaire. Pourquoi nous dire que "les champions sont des
vagues qui se succèdent sur le rivage, chacune absorbant le reflux
de la précédente", celles nommées Marshall, Tarrasch, Janowski,
Rubinstein, Schlechter résiste au reflux depuis 27 ans ? Mais vint
Capablanca… " Au bout du compte, Capablanca gagne les 5ème, 10ème,
11ème, 14ème et 15ème parties . Les dix autres parties se concluent
par la nulle et le cubain n'en perd aucune. Le Dr Lasker préfère
dans ces conditions abandonner le match et le titre. Sa défaite
sévère accrédite a posteriori toutes les critiques d'avant match
… :
" CHAMPIONNAT DU MONDE
Victoire de Capablanca
Le match entre Capablanca et Lasker commencé à la fin du mois
de mars dernier, s'est terminé par la victoire de Capablanca : 4
parties gagnées et 10 nulles. Lasker n'a pas gagné une seule fois.
Il a abandonné le match au commencement de la quinzième partie.
On comprend maintenant pourquoi depuis 1912 - date à laquelle Capablanca
avait envoyé son défi pour la première fois - Lasker avait trouvé
des échappatoires afin d'éviter la rencontre. Les mauvaises "querelles
d'allemand" que l'ex-champion du monde avait cherchées à son jeune
adversaire avaient indigné le monde des échecs. Il a fallu enfin
en découdre. Lasker est battu après avoir été champion du monde
pendant un quart de siècle. "
Très rapidement, comme beaucoup de champions qui tentent d'analyser
leur défaite, Lasker invoque la chaleur tropicale des Antilles à
laquelle il ne se serait pas acclimaté. Pour les joueurs suisses
qui ont souvent reçu Lasker à l'occasion de parties simultanées,
l'argument est fort plausible :
" Le Championnat du Monde Cuba,
"la Perle des Antilles", est réputée par sa chaleur excessive
et l'extrême humidité de son atmosphère. Ces conditions climatériques
défavorables aux Européens ont obligé Lasker à interrompre le combat
et à abandonner son titre avant d'avoir joué les 24 parties convenues.)
Le résultat du match est ainsi 5, 0 et 10 "nulles". José Raoul Capablanca
est champion du Monde des Echecs. […] Comme explication on avance
que l'ex-champion ne supporte pas le climat des Antilles et qu'il
n'avait jamais passé la saison chaude dans les régions tropicales.
En effet, Lasker, bien connu pourtant par ses nerfs d'acier, n'est
pas insensible à l'influence défavorable des chaleurs persistantes
; nous l'avions constaté lors de son dernier passage en Suisse.
Mais pourquoi s'exposer ainsi ? La machine humaine ne s'adapte pas
si facilement à un changement de climat aussi radical ! Ce fut donc
une faute grave - "une erreur de début" - d'accepter le match à
cette saison et dans ce pays. "
En revanche, pour les joueurs français, Lasker recherche de fausses
excuses et on préfère s'en moquer : " Mein Wettkampf mit Capablanca,
par le Dr Em. Lasker. - Chez Walter de Gruyter et Cie, Berlin et
Leipzig 1922. L'ancien champion du monde commente dans cet opuscule
les parties qui lui valurent la perte de son titre. Il pense que
le climat de la Havane ne lui a pas été salutaire !… "
Rétrospectivement, il faut quand même signaler que Lasker avait
déjà dix ans plus tôt avancé le même argument pour refuser le défi
de Capablanca : " A une proposition faite au Docteur Lasker par
le club d'échecs de La Havane pour un match avec Capablanca, le
Champion du monde a décliné les offres du généreux Club en raison,
dit-il, qu'il ne pouvait s'engager pour une lutte de longue durée
à jouer sous un climat tropical. " Paradoxalement, à l'époque,
les revues françaises n'y avaient rien trouvé à redire. Au contraire,
le choix de Lasker avait été complètement approuvé : " Les journaux
n'ont-ils pas annoncé tout dernièrement que Lasker avait refusé
de se mesurer avec Capablanca pour le Championnat du Monde parce
que le Club de La Havane qui faisait, il est vrai, les frais de
cette lutte et promettait des prix importants, lui imposait d'en
jouer plusieurs Parties dans ses locaux ? Sous ce climat particulièrement
chaud et humide, très déprimant pour celui qui n'en est pas originaire,
Lasker eût été au-dessous de lui-même. Il a sagement agi en s'abstenant.
" …
Pour les joueurs français, la victoire du latin Capablanca sur
le germain Lasker a le même goût que la réaction du peuple allemand
après l'armistice de 1918. Pour eux, le boche fuit la défaite et
fait preuve d'une vanité toute germanique :
" Dans le Sunday Times, Lasker ne peut rendre hommage a son
adversaire sans nous agacer par sa lourde fatuité boche. Il nous
apprend qu'il est théoricien et philosophe, qu'il s'efforce à dompter
le présent en pénétrant ses desseins. Notre Prussien se compare
à…Jules César, dont il aurait la mentalité de surhomme. Tout cela,
dans un style amphigourique, un ton pédantesque, dignes de la culture
germanique. Que de mépris pour nous, pauvres vainqueurs, cachent
ces arrogances ! "
Au contraire, les français ont envie de jouir du spectacle de leur
victoire. L'amateur allemand se doit d'éprouver du chagrin : "
Le monde germanique ne se console pas de la défaite de Lasker par
Capablanca. Il paraît que la revanche s'organise en Allemagne et
que 200000 marks ont été déjà réunis. "
Mais c'est Capablanca lui-même qui clôt le débat avec l'autorité
réconfortante que lui confère son titre de champion du monde :
" Capablanca et Lasker
Dans le British Chess Magazine de ce mois, sous le titre : My
Reply to Dr Lasker, Capablanca répond au Dr Lasker au sujet de leur
match pour le championnat du monde et réfute toutes les allégations
de son adversaire ; nous citerons ce passage : "Le trait caractéristique
du match, dit Capablanca, et celui que la plupart des critiques
ne mentionnent pas, est qu'il (Lasker) n'a jamais eu une partie
gagnée. C'est là un fait dont on peut être fier, car, jusqu'à ce
jour, il est unique dans les annales des matches du championnat".
"
Côté français, la victoire de Capablanca lui est rendue comme il
se doit. On salue son calme, son sang-froid, sa précision, l'impeccabilité
et la pureté de son jeu, sa grande maîtrise des fins de partie :
" A 33 ans, il s'est couvert de gloire en arrachant le championnat
à Lasker, par 5 victoires, pas une défaite, et 10 nullités. C'est
un résultat prodigieux ! Il a eu bien raison de jouer très serré
contre Lasker, afin de ne jamais lui donner la moindre chance ;
et il a eu la satisfaction intime de réussir au-delà de ses espérances.
[…] si quelqu'un nous disait que Capablanca est, après Morphy, le
plus fort joueur d'échecs de tous les temps, nous ne chercherions
pas à le contredire. " Mais surtout, Capablanca a battu le boche
Lasker, et c'est cette "bonne action" qui lui vaut la sympathie
des joueurs français. Entraînant un pic de haine, cette victoire
participe à moyen terme au franchissement d'un seuil critique de
démobilisation culturelle.
Pour beaucoup d'amateurs comprenant mal les échecs, la victoire
de Capablanca est perçue comme la victoire de la beauté artistique
sur la rigueur mathématique. Tout du moins, c'est ce que certains
français veulent croire, et l'idée chemine longtemps, comme le montre
cet extrait d'une lettre publiée en 1925 dans les Cahiers de
l'Echiquier français :
" Tous mes compliments pour vos cahiers, revue littéraire des
échecs qui doit plaire à tous ceux qui ne considèrent pas seulement
ce jeu comme un art passionnant et humain et, comme tel, plein d'imprévu.
Il se peut d'ailleurs qu'il y ait des échecs mathématiques chez
les Allemands, sportifs chez les Anglais, mystiques chez les Russes,
taylorisés chez les Américains. Ils doivent être artistiques chez
les Français. Tout cela, bien entendu, n'a rien d'absolu. Chacun
joue avec son tempérament et avec son génie, si génie il y a. L'art
battra les mathématiques toutes les fois qu'un Capablanca sera réellement
plus fort qu'un Lasker. "
Les connaisseurs sont quant à eux beaucoup plus inquiets. En vérité,
les parties du championnat du monde ne sont pas d'une grande qualité
esthétique. Souvent même, les deux champions ont conclu la nulle
dans des positions qui restaient apparemment jouables. Les amateurs
français en arrivent alors à se poser la question, dans toute une
série d'articles, de l'épuisement ou non des combinaisons du jeu
d'échecs :
" Dans le dernier bulletin de la Fédération Française des Echecs,
M. Ed. Cavrel, le distingué problémiste français et rédacteur de
la colonne d'Echecs du Journal de Rouen, a publié un bien intéressant
article dans lequel il pose la question de savoir si l'épuisement
des possibilités du problème d'échecs n'amènera pas à modifier,
non seulement les règles de la composition, mais encore la marche
des pièces et les lois fondamentales du jeu. Cette idée, en vogue
depuis quelque temps, a pris naissance à la suite de la déception
causée à certains amateurs par les parties du match Capablanca-Lasker,
pour le championnat du monde, à la Havane. […] Personnellement,
nous pensons que l'idée qui a donné naissance à toutes ces constructions
amusantes, à la condition expresse de ne pas les prendre trop au
sérieux, est complètement fausse. Le fait que quelques parties modernes
paraissent ternes à certains amateurs, enthousiastes de sacrifices
incorrects et ennemis du Gambit de la Dame , prouvent simplement
qu'ils n'entendent rien au jeu de position. […] Dans le domaine
de la partie, il est visible, au contraire, que la génération des
jeunes maîtres (Alekhine, Réti, Bogoljubov, etc.) possède une puissance
d'inspiration sans égale au point qu'elle bouleverse actuellement
la technique moderne et les anciens préceptes sur le développement
des pièces dans les débuts et que certaines parties de récents tournois
seraient incompréhensibles pour un amateur qui en serait resté,
par exemple, aux parties de maîtres jouées il y a dix ans. Dans
le domaine du problème, l'évolution du deux-coups de l'école internationale
du Good Companion et le développement des problèmes d'idées de la
jeune école allemande , sont également une preuve que les combinaisons
échiquéennes, loin d'être épuisées, ne font au contraire que s'accroître
et s'enrichir. "
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Cependant, dans les tournois d'après-guerre, le nombre de nullités
se montre toujours aussi élevé, y compris chez le nouveau champion
du monde : " Les nullités offertes par Capablanca à Alekhine
et à Rubinstein, et acceptées par eux après une très courte partie
(17 coups dans l'une, 13 dans l'autre) ne paraissent pas avoir été
très goûtées en Angleterre. Pour se justifier, le champion du monde
a déclaré en substance, toujours par la voie du "Times" que, selon
toute vraisemblance, l'issue de ces deux parties n'aurait rien changé
au résultat final. Cette explication n'a pas contenté tout le monde.
"
Les errances du jeu de position avaient déjà poussé des joueurs
comme Breyer et Réti à développer, vers 1915, une école dite "
hypermoderne " ou " néo-romantique ". Son caractère spécial
réside dans la recherche systématique et l'utilisation raisonnée
de ce que les anciennes théories échiquéennes renferment de plus
profond. Par exemple, dans l'ouverture, le but à poursuivre était
jusqu'ici la mobilisation rationnelle et rapide des unités, sans
autre plan que d'obtenir une disposition favorable, soit pour l'attaque,
soit pour la défense. Les hypermodernes, agissant d'après un plan
nettement déterminé, pensent que le développement d'une unité qui
ne sert pas à la réalisation immédiate de ses desseins équivaut
à une perte de temps qu'il sera loisible à son adversaire d'exploiter
d'une façon peut-être décisive. Ils privilégient avant tout le contrôle
du centre, mais avec des moyens très différents du jeu positionnel
de Lasker, n'hésitant pas à prôner le contrôle du centre à distance
plutôt que son occupation. Il en est de même pour le milieu de jeu.
Après-guerre, les théories hypermodernes, dont on avait une crainte
atroce durant-guerre (on les assimilait à tort ou à raison à un
jeu hyperpositionnel, hypermoribond), connaissent une influence
considérable.
Combinées avec l'expérience brutalisante de la guerre de tranchées,
l'influence des théories hypermodernes pousse beaucoup d'amateurs
à accepter l'idée d'un style de partie où se glisserait une part
de science. Même les plus réfractaires évoluent sur ce point, comme
Gaston Legrain, le rédacteur de la chronique de L'Action française
: " Bien des joueurs s'obstinent à ne pratiquer que le jeu ouvert
et particulièrement les gambits du Roi . C'est le seul jeu intéressant,
disent ces intrépides au sang bouillant. L'attaque brusquée n'est
pas sans péril quand l'assailli, nullement influencé, n'opérant
des prises qu'à bon escient, sait, par un judicieux déploiement
de ses forces, se créer un front inexpugnable. Le renversement des
situations ne tarde pas alors à se produire et le fougueux assaillant
ne peut opposer à la contre attaque opportunément déclenchée que
des forces aventurées et affaiblies par les sacrifices. Nous ne
cessons de crier casse-cou aux jeunes joueurs trop enclins à suivre
cette méthode dans mes tournois par correspondance. Le jeu de position,
prudent, mathématique et précis est le seul à recommander en l'occurrence.
Après avoir examiné les parties désordonnées que nous communiquent
certains amateurs, nous leur conseillons amicalement un peu moins
de fougue, un peu plus de science. "
Il est d'ailleurs frappant de noter que la même évolution s'observe
au niveau des stratégies militaires, les généraux développant désormais
un imaginaire de guerre tourné vers la défensive. D'ailleurs, dans
son Cours d'échecs publié en 1921, Alphonse Goetz n'a pas hésité
pas à livrer des analyses comparant les théories échiquéennes à
la guerre de tranchées : " La guerre des tranchées me donne un
point de comparaison facile à saisir : Contre la première tranchée
des Noirs (- 3 R - 4 D), les Blancs poussent une tranchée (4 D,
5 R), qui formera saillant et que l'adversaire cherchera à déborder
sur sa droite (- P 4 FD) et par sa gauche (- P 3 FR), tandis que
l'assaillant s'y cramponnera, même au prix de sacrifices. Ce saillant
empêche, en effet, le développement de la ligne de bataille des
Noirs. " Avec son Cours d'échecs et la création de la revue
Cinéma du jeu des échecs en 1922, Alphonse Goetz, décrié durant-guerre,
est réhabilité. N'oublions pas que la France est en quête de champions
et que Goetz est perçu comme l'un des rares joueurs français à comprendre
les échecs modernes. D'une pierre deux coups, son livre participe
au renouvellement de la littérature échiquéenne française : "
Le cours d'échecs de M. Goetz aspire à supplanter en France, les
différents traités publiés en Allemagne par Tarrasch sur la théorie
du jeu, et l'on doit avouer que l'effort est méritoire et que le
but est atteint. "
En outre, l'hypermodernisme est encouragé par les résultats prometteurs
au plus haut niveau d'un ancien combattant que l'on connaît déjà,
le français André Muffang. L'orgueil national s'en trouve flatté
: " Après une éclipse d'au moins vingt ans, nous voyons enfin
paraître un Français authentique dans un tournoi international de
maîtres. André Muffang vient de participer au tournoi de Margate
et s'est classé deuxième ex-aequo avec Alekhine, Bogoljubov et Michell.
Viennent ensuite Réti, Colman et Muller. "
Ce renouvellement de l'élite coïncide avec l'apparition d'un conflit
générationnel très perceptible dans les revues et les colonnes d'échecs.
La propagande dirigée vers la jeunesse entraîne une dérive imprévue
: l'émergence d'un esprit sportif qui contraste avec l'attitude
traditionnellement passive des amateurs français d'avant-guerre
:
""Vous avez raison. Seuls les jeunes sont capables de faire
progresser les Echecs. Seuls sont prospères les Cercles dirigés
par des jeunes. Assez de comités de sexagénaires", nous écrit un
membre influent du Comité de la F.F.E. […] Peu importe qu'ils effectuent
des coups de mazette et ne comprennent rien au jeu de position.
L'essentiel est pour eux de jouer. Le reste leur importe peu. N'essayez
pas de leur montrer une partie de maîtres. Ils regarderont, s'ils
n'ont pas d'adversaires. Mais qu'entre dans le Cercle un joueur
à la barbe chenue et plantant là vos explications qui les ennuient,
car ils n'y comprennent goutte, ils se précipiteront vers lui pour
lui offrir la partie. […] Laissons ces fossiles, maniaques du jeu,
dans leur petit coin. Marmonner entre chaque coup ces petites insanités
classiques dont on pourrait composer un sottisier admirable et telles
que "un pion est un pion"; "je roque…fort". Laissons les dans leur
coin et ne parlons plus d'eux (que tout à l'heure, en chapitre finance).
"
Le principal représentant de cette nouvelle génération de joueurs
est incontestablement Georges Renaud (1893-1975), rédacteur de la
chronique échiquéenne de L'Eclaireur du soir à partir de
1922 et champion de France 1923. Son principal adversaire : Gaston
Legrain. L'attitude culpabilisante de la nouvelle génération envers
l'ancienne agace au plus haut point le chroniqueur de L'Action
française ; ce qui l'amène à durcir certaines de ses positions.
Pour lui, il faut d'abord cesser de valoriser la jeunesse à outrance,
la force d'un joueur d'échecs ne lui paraissant pas proportionnelle
à l'âge : " Certains enfants se distinguent par une aptitude
réelle aux échecs. On connaît actuellement un prodige, le petit
Samuel Rzeszewski . L'autre jour, parce qu'un enfant parisien a
lutté avec succès contre un lot de mazettes, le plus spirituel échotier
du plus illustré des journaux s'emballe au point d'écrire : "Le
décalage des générations…cela devient terrible…Il n'y a plus que
des petits prodiges…Ce savant jeu d'échecs change de mains…Les champions
ont tous des cols marins…" Assez ! Assez ! " Les théories hypermodernes
attirant essentiellement la nouvelle génération, celles-ci sont
particulièrement décriées : " L'hypermodernisme ne semble pas hypnotiser
nos lecteurs. Les quelques parties de Blackburne, publiées le mois
dernier, ont été goûtées. Nous nous proposons donc de puiser un
peu plus largement dans l'œuvre des célébrités de jadis et de naguères.
"
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C'est une véritable distance, un fossé culturel qui se crée puis
sépare les deux générations. Hermétiques, chacune fait preuve d'intolérance
vis à vis de l'autre. Pour la génération d'après-guerre, ce sont
les maîtres hypermodernes qui servent de modèles. L'ancienne tente
de réhabiliter les champions français d'autrefois : " A notre
époque où le dénigrement des vieilles renommées est un délassement
courant de l'esprit, Philidor n'est pas épargné. On veut nous faire
croire que son prestige n'est dû, pour beaucoup, qu'à la faiblesse
de ces contemporains, que s'il avait eu devant lui nos hypermodernes…
Faible raisonnement ! C'est ainsi, en faisant abstraction de l'apport
des siècles, que le moindre de nos petits bacheliers peut déboulonner
toutes les statues. Si Philidor revenait parmi nous, croyez bien
qu'il deviendrait vite l'égal des plus grands. " Malgré tout,
Gaston Legrain reste réaliste : " Ces foudroyantes attaques d'autrefois
ont toujours leurs admirateurs. On nous écrit : "La partie Blackburne-Lipschutz,
que vous venez de publier, date de 35 ans. Elle montre qu'à cette
époque on développait parfois son jeu comme nos hypermodernes. Seulement,
seulement… Blackburne attaque avec un brio qui semble oublié aujourd'hui.
Je suis persuadé qu'un jour viendra où un nouveau Morphy imposera,
à tous les savants de la nouvelle école, des combinaisons malgré
eux et ce sera la revanche de l'esprit humain sur la manie mathématique".
En attendant, tous les joueurs qui, dans les grands tournois,
tentent de renouveler les attaques endiablées d'Anderssen, se brisent
les os sur le roc de la défense moderne. " En 1924, suivant
les rythmes de la démobilisation culturelle, ses positions deviennent
tout à fait minoritaires : " Si nous ne craignions de passer
pour un fossile antédiluvien, nous exprimerions le regret de n'admirer
que trop rarement semblables luttes dans les grands tournois de
nos jours. " Il lui reste cependant le noyau dur de ses fidèles.
Mais au début de 1925, avec la création des Cahiers de l'Echiquier
français, Gaston Legrain n'a plus le temps de lutter et la haine
du " boche " ne s'exprime plus aussi souvent. Reste la nostalgie
: " Au banquet des Echecs, fortunés convives, savourons la substantielle
choucroute du docteur Lasker sans dédaigner le champagne Marshall.
"
1. La Stratégie, mai 1910, n°5, 43ème volume, pp.177-178.
2. La Stratégie, octobre 1912, n°10, 45ème volume, p.410.
3. La Renaissance Echiquéenne, 1-5 juillet 1912, pp.208-209.
4. La Stratégie, avril 1912, n°4, 45ème volume, p.149.
5. Bulletin de l'Echiquier d'Aquitaine, 1er trimestre 1920,
n°1, 6ème année, p.5.
6. L'Action française du dimanche, dimanche 29 février 1920.
7. L'Action française du dimanche, dimanche 28 mars 1920.
8. La Stratégie, août 1920, n°8, 53ème volume, p.182.
9. L'Action française, dimanche 10 avril 1921, p.6.
10. " La quinzième et dernière partie du match, un Gambit
de la Dame refusé, jouée, dit-on, le 26 avril, ne comporte que les
quelques premiers coups de ce début, le Dr E.Lasker abandonna sans
que sa position présentât le moindre désavantage ; mais probablement
pour mettre fin à une lutte qui lui était désormais impossible de
soutenir avec succès. ", La Stratégie, mai 1921, n°5, 54ème volume,
p.115.
11. Bulletin de l'Echiquier d'Aquitaine, 2ème trimestre 1921,
n°2, 7ème année, p.4.
12. Schweizerische Schachzeitung [Revue suisse d'échecs],
juin 1921, n°6, XXIe année, p.88.
13. Bulletin de l'Echiquier d'Aquitaine, 2ème trimestre 1922,
n°2, 8ème année, p.2.
14. La Stratégie, avril 1911, n°4, 44ème volume, p.146.
15. " Pourquoi il a perdu ! ", La Stratégie, juillet 1911,
44ème volume, p.234.
16. L'Action française, dimanche 12 juin 1921, p.5.
17. L'Action française, dimanche 11 septembre 1921, p.4.
18. La Stratégie, octobre 1922, n°10, 55ème volume, pp.243-244.
19. E.-M. Antonialdi, " Considérations sur les Grands Maîtres
de l'Echiquier ", La Stratégie, juin 1922, n°6, 55ème volume, pp.125-134,
pp.133-134.
20. R. de P. (Hyères), Les cahiers de l'Echiquier Français,
1925 (IV), 4ème cahier trimestriel, dos de couverture.
21. 1 d4 d5 ; 2 c4 en notation algébrique, 1 P.4D P.4D ;
2 P.4FD en notation descriptive. Le "gambit" de la dame n'en est
pas vraiment un à proprement parler puisque les blancs peuvent récupérer
très rapidement leur pion de moins en cas d'acceptation.
22. Le Good Companion Chess Problem Club fut créé à Philadelphie
aux Etats-Unis, par F.Magee junior et A.C.White en 1913. Cette école
de problèmes se propose de ne plus s'intéresser uniquement à leur
clé ou leurs mats mais aussi aux éléments stratégiques dans les
défenses noires (batterie, clouages, interceptions…), ce qui la
rend particulièrement riche et permet de développer une nouvelle
forme d'esthétisme.
23. Appelée aussi école néo-allemande en opposition avec
l'école allemande ancienne, elle s'intéresse aux problèmes en trois
coups ou plus et étudie systématiquement les mécanismes en usage
dans les problèmes de combinaisons à partir des meilleures défenses
noires.
24. Georges Renaud, " L'épuisement des Combinaisons ", Bulletin
de la Fédération Française des Echecs, avril-juin 1923, n°7, p.7
. Succède ou précède des articles intitulés de même : Bulletin de
la Fédération Française des Echecs, octobre-décembre 1922, n°5,
p.9 ; Ibid., janvier-mars 1923, n°6, pp.3-5 ; Ibid., juillet-septembre
1923, n°8, pp.5-6 ; même L'Action française, dimanche 18 décembre
1921, p.4, bien qu'en faisant de la résistance, participe au débat.
25. Bulletin de l'Echiquier d'Aquitaine, 3ème trimestre 1922,
n°3, p.2-3.
26. Gyula Breyer (1894-1921), champion de Hongrie 1912, un
des précurseurs des idées hypermodernes. Il meurt prématurément
en novembre 1921 âgé de 27 ans.
27. Richard Réti, (1889-1929), grand champion tchécoslovaque,
vainqueur de nombreux tournois à la fin des années 1910 et au début
des années 1920, un des fondateurs de l'école hypermoderne, auteur
en 1922 de Die neuen Ideen im Schachspiel.
28. " Comme l'Art a son cubisme, la Science son relativisme,
les Echecs ont aujourd'hui leur néo-romantisme " ; dans " Les temps
nouveaux ", Bulletin de l'Echiquier d'Aquitaine, 2ème trimestre
1922, n°2, 8ème année, pp.2-6, p.2.
29. 1 e4 e5 ; 2 f4 en notation algébrique, 1 P.4R P.4R ;
2 P.4FR en notation descriptive.
30. L'Action française du dimanche, dimanche 13 juin 1920.
Du fait de la possibilité de réfléchir tranquillement chez soi,
avec du temps, rares sont les parties par correspondance à ne pas
se dérouler selon les grands principes généraux du jeu positionnel,
les fantaisies étant punies la plupart du temps d'une défaite.
31. Alphonse Goetz, Cours d'échecs. Exposé de l'évolution
du jeu et de la pratique actuelle des maîtres, Paris, Chapelot,
1921, 259 p., p.135.
32. Bulletin de l'Echiquier d'Aquitaine, 2ème trimestre 1921,
n°2, 7ème année, p.5. Les initiatives d'Alphonse Goetz sont applaudies.
C'est par l'absence de littérature échiquéenne que les joueurs français
des années 1940 ont expliqué après coup la faiblesse des amateurs
français : " Alors que les joueurs de langue anglaise ou allemande
ont à leur disposition de nombreux livres d'échecs, la littérature
échiquéenne française est assez peu fournie en ouvrages de valeur.
Et fait curieux, cette pénurie vient du succès universel du premier
en date des théoriciens, le Français Philidor, dont les travaux
firent autorité dans le monde entier. En France, son influence fut
si profonde qu'elle subsista durant tout le XIXe Siècle, et, de
nos jours encore, de nombreux amateurs apprennent par lui les rudiments
du jeu. Tandis que les recherches de Steinitz, Tarrasch, Lasker
et Nimzovitch modifient peu à peu la stratégie et que, parallèlement,
les adeptes des nouvelles théories progressent dans la connaissance
intime du jeu, les joueurs français, figés dans l'admiration de
Philidor, s'attardent dans les principes périmés et perdent le premier
rang qu'ils occupèrent jadis. Il fallut attendre les années qui
suivirent la première guerre mondiale pour que des manuels comme
"Les Echecs Modernes", de Delaire, le "Cours d'Echecs" de Goetz,
le "Traité complet" de Chéron, rompent l'enchantement. […] ", Pierre
Biscay (président de la F.F.E. [Fédération Française des Echecs]),
préface du livre de Georges Renaud et Victor Kahn, Les Echecs, Monaco,
Le Triboulet, 8e édition revue et corrigée, 1946, 173 p., p.8.
33. Photographie d'Alphonse Goetz, Supplément à La Stratégie,
décembre 1913, n°12, 46ème volume.
34. L'Action française, dimanche 15 avril 1923, p.5.
35. Georges Renaud, " Pour diffuser le jeu ", La Stratégie,
décembre 1923, n°12, 56ème volume, pp.281-282.
36. Samuel Herman Reshevsky (1911-1992), challenger au championnat
du monde en 1948, donna au début des années 1920, à tout juste neuf
ans, une grande tournée mondiale de parties simultanées dans la
plupart des capitales, ce qui ne manqua pas d'impressionner le grand
public.
37. L'Action française, dimanche 18 mars 1923, p.4.
38. L'Action française, dimanche 8 décembre 1924, p.4.
39. Les cahiers de l'Echiquier Français, 1925 (I), 1er cahier
trimestriel, p.9.
40. L'Action française, dimanche 17 novembre 1924, p.4.
41. L'Action française, dimanche 2 février 1925, p.4.
42. L'Action française, dimanche 4 août 1924, p.4.
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