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Paire de Fous, Fou vs Cavalier, etc.
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"La paire de Fous" est un thème
qui semble facile à comprendre. Tout le monde sait que posséder
"la paire de Fous" est un avantage face à un adversaire
qui ne l'a possède plus et nous savons tous aussi que "la
paire de Fous" s'exprime le mieux dans des positions ouvertes.
Pourtant, aborder ce sujet force l'étude de la relation entre
les pièces mineures et les pions et du rapport Cavalier-Fou,
thèmes positionnels beaucoup moins évident à
cerner!
Les Noirs jouent
La force de la paire de Fous est ici très
bien illustrée. La compensation pour la qualité est
évidente surtout parce que rien ne s'oppose aux Fous surpuissants.
Les Noirs s'en prennent directement au Roi blanc.
1...Tfd8 2.De3 Td3 3.Tb1 Maintenant après 3...g6
les Blancs auraient sûrement abandonné, mais les Noirs
jouèrent le coup malheureux...
3...h6?? et durent eux-même se rendre après
4.Tb8+ !
Voyons maintenant le combat de deux Fous contre
deux Cavaliers. Dans la partie suivante, si le thème de "la
paire de Fous" ne commence qu'au 21eme coup, l'étude
de l'ouverture n'est pas à négliger.
Matulovic - Kotov
[B21/14]
Match YUG/URSS Zagreb, 1958
Gambit Smith-Morra accepté
1.e4 c5 2.d4 cxd4 3.c3 dxc3 4.Cxc3 Cc6 5.Cf3 d6 6.Fc4 e6 7.Ff4 Cf6
8.0-0 Fe7 9.De2 e5! 10.Fe3 0-0 11.Tfd1 Fg4! 12.a3 Dd7! 13.h3 Fh5
14.Td2 a6 15.Tad1 b5 16.Fb3 Rh8! 17.Rh2 Tac8 18.Tg1 Ca5 19.Fa2 Db7
20.Fg5 Cc4 21.Fxc4 Txc4 22.Fxf6 Fxf6! Rend le pion,
avec une initiative gagnante.
Après 22...Fxf6!
23.Txd6 Fe7 24.Td5 f6 25.Tgd1 Fe8 26.T5d3 b4! Ce que
nous savons tous : Il faut donner du champ aux Fous !
27.axb4 Txb4 Tout en gardant les accès, les Fous
sont prêts à se mettre des pions sous la dent !
28.T3d2 Fc6 29.Ch4 A la recherche de nouveaux pâturages
!
29...Fc5 30.Td8 Td4! Simplification bienvenue rendant
le pion e plus vulnérable.
31.Txf8+ Fxf8 32.Ta1 Tb4 33.Dxa6 Fxe4 Un des privilèges
des deux Fous, c'est de pouvoir en échanger un bon moment,
et de rester alors avec un Fou actif contre un cavalier sans avenir.
34.Cxe4 Dxa6 35.Txa6 Txe4 Menace Txh4 et Te2 gagnant
un pion, ce qui force le Roi blanc à sortir en un endroit
dangereux.
36.Rg3 Tb4 37.Ta2 g6 38.Ta6 Si 38.Cf3 e4 39.Cd2 Fd6+
avec un avantage gagnant.
38...Fh6 Défend indirectement f6 par l'attaque
double Fg5.
39.Ta8+ Rg7 40.Ta7+ Rg8 41.Ta8+ Rf7 42.Ta7+ Rg8 43.Ta8+ Ff8 44.Cf3
e4 45.Cd2 Rf7 46.Rh2 Fc5 47.Rg3 Si 47.Rg1 e3
47...Fd6+ 48.f4 e3 49.Ta7+ Re6 50.Cf3 Fxf4+ Les Blancs
abandonnent.
Après cette rencontre, ce gambit disparut du répertoire
du Grand Maître Yougoslave qui en avait été
un fervent adepte.
Si vous avez lu les autres chapitres du site Mieux
jouer aux échecs !, vous savez déjà que
l'on ne peut émettre de jugement sur une position sans prendre
en compte (en plus des autres pièces) la configuration des
pions. Avec la paire de Fous c'est pareil ! Dans l'exemple
suivant, à votre avis, qui est mieux ?
Les Blancs jouent
Le petit avantage des Noirs réside dans le fait que leur
mauvais Fou (Fd5) est bien meilleur que le mauvais Fou blanc (Fb2)
! Dans la partie, le bon coup est ; 1.Tc1 pour ne pas permettre
l'entrée de la Tour noire. Au lieu de ça il suivit
:
1.f5?? Tc4 2.Dg3 Tf4! 3.f6 g6 4.Fa2 Tf2 5.Fxd5 Dxd5! 6.Tc1 Txb2
0-1
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Qui est le plus fort, le Fou ou le Cavalier ?
Que jouez-vous dans la position suivante ? Pour vous aider, voici
un indice : "L'important n'est pas ce qui disparaît, mais ce
qui reste !
Les Blancs jouent
On peut discuter longtemps pour savoir si le Fe4
est plus ou moins fort que le Cd5, mais l'important c'est le rapport
de force entre le Cd6 et le Fe8 !
1.Fxd5! cxd5?! 2.b4 Td8 3.Tc1 bxc5 4.bxc5 Da5 5.Dc3 Dxc3 6.Txc3
Tc7 7.Tb3 Fc6 8.f4 Rf8 9.Teb1 Re7 10.Rf2 h5 11.Tb8 Tcd7 12.Rg3 f6
13.Tc8 Txc8 14.Cxc8+ Rf7 15.Tb3 Tc7 16.Cd6+ Rg6 17.Te3 Fd7 18.f5+!
exf5 19.Te7 f4+ 20.Rxf4 1-0
Un "petit" exemple récent donna une position
"extrême" dans la partie Reyes - Kamond
(1930) (ICS rated blitz match freechess.org, 17.12.1998)
où les Blancs s'amusèrent beaucoup. ;o)
Les Blancs jouent
Le Fb5 n'est qu'un gros pion.
26.f6! Brise l'aile-roi noire, avec une petite idée
"derrière la tête".
26...gxf6 27.Txf6 Cg8 28.Txh6!? Donne la qualité
pour un duo de pions avancés dont un passé, la colonne
"f" et un "surnombre" important sur l'aile où l'action se
passe.
28...De7 29.Cf3 [29.Th1!? était aussi possible.
29...Cxh6 30.Dxh6 Th8 31.Df4]
29...Cxh6 30.Dxh6 Th8? [30...f5! était l'unique
coup pour rester dans la partie 31.g5 Th8 32.Df6 Dxf6 33.exf6 Txh5
34.g6 Th3 35.f7 Txf3 36.Cxb5 cxb5 37.g7 Tg3 38.f8D]
31.Df4 Tbg8 32.Th1 Rc7 33.g5 Rd7 34.Ce2 Le début
d'un long périple.
34...Th7 35.c3 Comme cela les Noirs ne pourront même
pas donner le pion c4, qui donnerait de l'air au Fb5.
25...Tgh8 36.h6 Df8?! Il fallait commencer à
déménager les Tours.
37.Cg3 De7 38.Ch5 Re8 39.Cf6+ Rf8 40.Cxh7+ Txh7 41.Cg1!?
Après 41.Cg1!?
Le second Cavalier ne voulait pas être en
reste non plus, mais plus fort était ; 41.g6! Th8 42.h7 Re8
43.g7
41...Rg8 42.Ce2 Rh8?! 43.Cg3 Fa6 44.Ch5 Fc8 45.Cf6 Df8 46.Cxh7 Rxh7
47.Df6?! Alexander Kotov a sûrement raison
! Dans un des chapitres de son excellent livre Confidences sur
l'échiquier il décrit très bien le processus
de la pensée qui fait que souvent, lorsque un joueur ne voit
pas un coup tactique (en l'occurrence 41.g6!) même
si l'occasion se représente, il "l'oublie" à nouveau
! Ici encore, plus direct était : 47.g6+! Rxg6 48.Df6+ Rh7
49.Tg1 Fd7 50.Tg7+ Rh8 51.Txf7+ Rg8 52.h7#
47...Dg8 48.Tf1 Kimond resigns 1-0
Dans la partie suivante, Lasker
- Cohn St. Pétersbourg, 1909 les Noirs sont un
peu resserrés, mais ils ne sont pas mal. Le duo de pions
blancs est prêt à l'avance et les Tours blanches installées
derrière lui, incitent à la prudence.
Les Noirs jouent
1...f5?? Un très mauvais coup ! 1...f6!
2.e5 d5?? Effrayant, il fallait jouer 2...Tae8 3.Te2
(3.g4? Fc8!)
3.Ca4 De7 4.Dd4! Tfb8 5.Cc5 a5 6.a3! Rf7 7.Ta1 Tb5 8.b4 Tab8 9.c3
Txc5?! Harakiri.
10.bxc5 Tb5 11.Tab1 Dxc5 12.a4! 1-0
La partie Unzicker - Bhend, Munich 1954
montre les Noirs dans une mauvaise position ; pièces accumulées
à l'aile-dame, clouage du Cf6, le vis à vis De7-Te1,
la structure de pions quelque peu endommagée. Les Noirs doivent
perdre, mais que ce soit à cause de leur mauvais Fou est
fort surprenant, car pour le moment, la position de pions ne donne
qu'une faible indication que c'est le Fou-roi le mauvais Fou.
Les Blancs jouent
1.Cc4 Par une manuvre remarquable et profonde
les Blancs accroissent de façon décisive l'infériorité
de ce Fou.
1...Ca5 2.Cxa5! 2.dxe5 gagne un pion, mais le coup du
texte est plus convainquant.
2...Fxa5 3.Fxb7 Txb7 4.dxe5 dxe5 5.Fxf6!! La pointe
de la manuvre.
5...gxf6 5...Dxf6? 6.Dd5 Db6 7.Txa4 coûte une
pièce.
6.Dd5! Un nouveau coup contre le Fou.
6...c5 7.Txa4 Fb6 8.Ch4 Les Blancs ont un jeu gagnant.
Après 8.Ch4
8...Dd7 9.Cf5 Rh7?! 9...Dxd5 10.exd5 Fd8 résistait
un peu plus.
10.Ce3 c4 Comme souvent, Harakiri !
11.Cxc4 1-0
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Voyons un exemple de bon fou contre mauvais Fou
issu d'une partie Pfeiffer - Trifunovic, Yougoslavie
1954.
Les Blancs jouent.
1.b4! Pour libérer le pion de tête et transformer
la triplette inattaquable d6-c5-d4 en escalier à deux
marches attaquable. En outre la colonne b sera ouverte. En fait,
l'attaquant a besoin de suffisamment de lignes ouvertes et de suffisamment
d'objectifs d'attaques !
1...Dd7 Menace de gagner par 2...Db5. Si les Noirs parvenaient
à la formation du duo passé c4-d4, ce serait
décisif.
2.a4! De là, l'importance de ce coup
2...Tfc8 La menace est à présent 3...c4
4.Dxd4 Ff6 5.De3 Fxa1 avec avantage.
3.bxc5 dxc5 4.Dc4! L'occupation de cette case est positionnellement
décisive, bien que les Blancs doivent utiliser la Dame pour
cela (l'idéal serait un Cavalier) et bien que les Noirs aient
deux pions passés liés.
4...Tab8 5.Tab1 Naturellment pas 5.Dxa6? à cause
de 5...c4.
5...Txb1 6.Txb1 Dc7 7.f4 Tb8 8.Txb8+ Dxb8 9.e5 Avec
la formation de leur duo de pointe, les Blancs ont fait un pas important.
Ils menacent maintenant 10.d6 suivit de 11.Dxc5.
9...Db1+ 10.Rf2 Dd1 Même après 10...Db6
11.Fc1 les Blancs doivent gagner.
11.Dc1! Excellent. Les Blancs forcent soit l'échange
des Dames qui leur est favorable, ou l'échange de a4 contre
c5.
11...Dxc1 Les Noirs misent sur leur duo passé,
mais en vain, car la position de leur roi est par trop défavorable.
Mais si, 11...Dxa4 12.d6 Fd8 13.Dxc5 et avantage gagnant.
12.Fxc1 c4 Maintenant ou jamais, mais il est trop tard.
Après 12...c4
13.d6 Fd8 14.f5 Rf8 15.Fa3 Re8 16.e6 Les Blancs ont
formé aussi un duo et celui-ci est très supérieur
à celui des Noirs en raison de sa proximité de la
rangée de promotion. Accessoirement, la menace est 17.d7
mat.
16...fxe6 17.fxe6 Fb6 18.Rf3 a5 19.Fc1 Avec les menaces
20.Fg5 et 20.d7+
19...h6 20.Ff4 Fc5 Sur 20...d3 ou 20...c3, gagne aussi
21.Re4, etc.
21.Re4 d3 22.d7+ Rd8 Ou 22...Re7 23.Fc7
23.Rd5 1-0 La menace est 24.Rc6.
Pour être un peu plus complet, nous terminerons
par deux exemples sur le thème des Fous de couleurs opposées.
Le premier vient de la partie Reshevsky-Tartacover, Kemeri 1937.
Les Noirs jouent
1...g5?? Une grosse faute. Soit, 1...g6 2.Te2 Rg7 3.Fc4
Fe5 ou soit, 1...Fc1 2.Txc1 Txe6 3.Tc7 avec de petites chances de
gain.
2.g4! Force des échanges.
2...fxg4 3.hxg4 Le candidat de la majorité noire
est à présent un malheureux arriéré.
3...Rg7 4.Te2 Rf6 5.Fc4 Txe2 6.Fxe2 Fc1 Gagne un second
pion qui aura le même sort que le pion h.
7.Ff3 b6 8.a4 Fxb2 9.Fe2 a5 Nulle. Ou 9...b5 Nulle.
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Je vous recommande vivement l'étude de la
partie suivante, Alékhine-Spielmann, Carlsbad
1923, et de prendre connaissance
des circonstances qui l'accompagnent. Ma tendresse particulière
pour Rudolf spielmann vient sans aucun doute du fait que
mon premier livre d'échecs fut
L'art du sacrifice aux échecs ! de Rudolf spielmann.
Malheureusement le livre est épuisé.
Alékhine-Spielmann, Carlsbad 1923
Les Blancs jouent
Dans cette position les Noirs ont 3 avantages,
dont le plus grand réside dans l'efficacité supérieur
de leur Fou. Viennent ensuite seulement le pion de plus et la colonne
"c". A cause du pion d4 le Fou des Blancs est mauvais, même
si le Fou se trouvait en e5. il serait alors coupé de l'arrière
par les pions d4 et f4.
1.De3 Tdc8 2.De5 h6 3.Tbb2 Tc3 4.De2 Da3 5.Td1 Dxb2!
Un joli développement basé sur le fait que la case
g2 se retrouve sous un feu croisé.
6.Dxb2 Tc2 7.Td2 Txb2 8.Txb2 Tc4 Menace de s'emparer
du pion a par 9...Ta4. 9...Txd4 est aussi une menace, en dépit
de la bonne action réalisée au profit du Fou adverse.
9.Fb4 Il ne reste rien d'autre. Mais les Noirs jouent
maintenant trop vivement...
Après 9.Fb4
9...a5?! Le plus simple était le naturel 9...Txd4,
car après 10.Fd6 suit 10...Fxa2 (10...Fxg2? 11.Fe5!). Les
Blancs ont trop de soucis pour profiter convenablement de la disparition
de l'obstructeur. Les Noirs ne touchent pas au pion d4 (comme ce
sera le cas plus tard pour le pion f4) pour ne pas libérer
le Fou adverse. Un bon plan, mais il fallait préférer
à l'impatient coup du texte l'avance plus prometteuse du
Roi vers l'aile-dame. Le coup de la partie pêche contre la
rêgle "Le pion candidat en avant".
10.Fd6 Rf7 11.a3 Tc6 12.Fb8 Re8 13.Fa7 Tc7! 14.Fb8 14.Fxb6?
Tb7! gagne.
14...Tc8 15.Fe5 Une telle position ne s'exploite qu'en
attaque, mais ici il manque la collaboration de la Tour.
15...g6 16.g4 Tc3 Il est extrêmement important
de renoncer à f5xg4. Les Noirs ont besoin du pion h comme
objectif d'attaque.
17.gxf5 gxf5 18.Txb6 Blâmé par le livre
du tournoi, mais il n'y a pas de meilleur coup. Après, disont
18.Fd6 Fb3 19.Fe5 Td3 les Noirs obtiendront un pion passé
gagnant. Par 18.Txb6 les Blancs tentent au moins d'employer leur
Tour activement.
18...Txa3 19.Fd6 Tc3
Après 19...Tc3
20.Fc5? Maintenant seulement les Blancs jouent un coup
faible. Il fallait utiliser la liberté de la Tour pour la
contre-attaque. 21.Ta6! h5 22.Txa5 h4 23.Ta1 Tc2+ 24.Rg1 Tg2+ 25.Rf1
Tg3 26.Ta3.
20...h5! Maintenant les Blancs n'ont plus le temps d'attaquer
le pion a.
21.h4 a4 22.Ta6 Tc2+ 23.Rg1? Tg2+ 24.Rf1 Tg4!
Après 24...Tg4!
25.Txa4 Txh4! Comme la supériorité s'est
déplacée sur l'aile-roi, le pion f4 est devenu l'obstructeur.
Les Noirs sont assez prudents pour ne pas l'éliminer. Le
Fou adverse doit ainsi continuer à danser devant la porte.
26.Fd6 Th1+ 27.Rf2 h4 28.Ta7 Th2+ 29.Rf1 29.Re3 h3 30.Th7
Tb2, etc.
29...h3 30.Te7+ Rd8 31.Th7 Ta2 0-1 Les Blancs abandonnent.
Le pion passé ne peut être pris, mais il menace d'avancer,
ce qui ne peut être empêché non plus par 32.Rg1
car il suit 32...Tg2+ 33.Rf1 h2.
Spielmann après la perte d'une partie,
avait l'habitude de sombrer dans un complet découragement.
Cela lui arriva aussi à Carlsbad en 1923. Dans la
troisième ronde il battit encore Reti, mais dans la
quatrième il perdit contre Rubinstein, cela en fut
fait de lui; il se mit à jouer au lance-pierres et perdit
les parties l'une après l'autre.
Un soir, vers la fin du tournoi, alors que Spielmann se trouvait
un peu éméché et somnolent, Reti commença
à s'adresser à sa conscience : " Mon vieux Spielmann,
vous qui êtes l'un des plus grands joueurs d'attaque de tous
les temps, je me sens presque enclin à me demander si c'était
joli de votre part de m'avoir battu si brillamment à la troisième
ronde pour faire ensuite si simplement cadeau des points à
mes concurrents." Le reproche de Reti dut l'atteindre au
plus profond de lui-même, car il répondit très
ému : " Bon, demain, je vais gagner." Gagner ? Reti
sursauta : "Mais vous jouez contre Alékhine !" "Cela
ne fait donc rien." "Et vous jouez avec les Noirs!" "D'autant mieux."
Reti secoua la tête et se détourna. Il n'y a
vraiment rien à faire avec des gens comme ça, pensa-t-il.
Et l'on en arriva à cette partie. Alors que la finale était
ajournée, Spielmann causa une grande frayeur aux concurrents
d'Alékhine en déclarant que son Fou était
tellement fort qu'il ne le donnerait même pas contre la Tour.
Et il gagna.
Après la victoire de Spielmann, Alékhine
revint à sa chambre d'hôtel, et pour se calmer, il
en démolit l'installation. (Hans Kmoch, L'art de jouer
les pions).
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