- Gérard, je découvre par hasard sur Internet un tournoi
thématique par e-mail sur la " Dada Opening ", 1.g3
e5, 2.Fg2 d5, 3.b4 ; tu connais ?
- Bien sûr. C'est mon joueur contemporain favori GM Bent Larsen
qui a inventé ce début dans une partie contre F. Olafsson en 1959.
Karel van den Berg, célèbre théoricien hollandais, a alors inventé
ce nom, en référence au dadaïsme.
Ensuite le théoricien allemand Stefan Bücker a analysé cette variante
dans Gambit 1959, die neuen Gambits et cela ne semble pas
correct pour le gain :
3...Fxb4 4.c4 Ce7, 5.cxd5 (5.Db3 Cbc6) 5...Cxd5,
6.Db3 Fe6, 7.a3 Fc5, 8.Dxb7 Cd7, 9.Fxd5 Tb8, 10.Dc6 Tb6, 11.Da8
Tb8, avec la nullité forcée est la variante principale,
analysée en 1983.
Cette même année 1983, j'ai essayé de sauver l'idée sous la forme
de : 1.g3
d5, 2.b4!? e5, 3.Fb2 f6, (3...Fxb4, 4.Fxe5 n'est pas
clair) 4.Fg2!
et alors 4...Fxb4
est douteux à cause de 5.c4!
Le problème demeure donc que les Noirs ont : 1.g3
e5! puis 2.Fg2
d5 et si les Blancs veulent jouer pour le gain 3.b4
n'est pas le coup à jouer. Bücker, enfin, a proposé 3.a3!?
c5, 4.c3!? puis seulement b2-b4.
Stefan Bücker a joué au moins deux parties avec l'idée Dada. Les
voici :
PUSCH - BÜCKER, 1976 : 1.e4
g6, 2.d4 Fg7, 3.Fc4 b5!? 4.Fxb5 c5, 5.Fc4 cxd4, 6.Ce2 Cc6,
avec un bon jeu pour les Noirs.
BÜCKER - FRANZONI, 1981 : 1.g3
d5, 2.b4!? e5, 3.Fg2 Cf6!? 4.Fb2 Fd6, 5.a3 0-0, 6.d3 c5, 7.Cd2 cxb4,
8.axb4 Te8, 9.c3 e4, 10.e3! avec un jeu compliqué.
D'emblée le ton est donné pour cet entretien avec Gérard
Welling, spécialiste hollandais des débuts insolites, voire inédits
; des stratégies originales dites hypermodernes.
Mais rappelons, avant tout, ce dont il s'agit avec les conceptions
hypermodernes du jeu, en relisant François Le Lionnais dans son
Dictionnaire des Echecs (1967) :
" D'un point de vue large, l'hypermodernisme élevait une protestation
contre la manière de jouer de plus en plus mécanique et scolastique
qui, sous l'influence un peu pesante des successeurs de Steinitz
et Tarrasch tendait à scléroser les échecs.
(...) C'est principalement dans la théorie des débuts que l'hypermodernisme
à laissé une empreinte profonde.
1. D'abord en remettant en cause la conception du centre. On renonce
à installer des pions sur les cases centrales au début de la partie.
Il en résulte un amoindrissement provisoire de l'influence, ou plutôt
un retard calculé dans la possession du centre : au lieu de l'occuper
immédiatement on le contrôle (...). En outre, les pions é et d n'occupant
pas encore des postes centraux, aucune pièce n'a à se concentrer
à leur défense et les cases centrales vides peuvent être utilisées
pour y faire pivoter des figures.
2. Ensuite, en ne se soumettant pas aveuglément à la règle qui exige
que l'on ne joue pas une pièce mineure une seconde fois tant qu'il
reste d'autres pièces non développées.
La révolution hypermoderne s'est accompagnée D'un renouvellement
presque complet des débuts. A côté de la partie Dame 1.d4 d5, viendra
prendre place le monde des défenses indiennes 1.d4 Cf6 avec ses
continents de la théorie que sont l'ouest-indienne et l'est-indienne
et dix autres. Les actions de la partie Roi 1.e4 e5 baisseront considérablement
(Breyer pourra même dire que 1.e4 est le " commencement de la désagrégation
du camp blanc ") et l'on verra apparaître des débuts comme la Défense
Alekhine 1.e4 Cf6.
D'une manière générale, tous les débuts comportant des fianchetti
seront remis à la mode ainsi que les ouvertures à centre élastique
et toutes les ouvertures autres que 1.e4 ou d4.
Il arriva enfin un moment où on ne concevait une partie qu'avec
les deux fianchetti : Fb2 et Fg2. (...) Mais après une période d'ivresse,
il a bien fallu revenir à une appréciation plus mesurée des choses.
Il est clair, toutefois, que ce retour à une vue plus calme ne peut
aller jusqu'à une reprise de l'académisme qui précédait.
Ainsi, débarrassée de ses excès, la révolution hypermoderne a laissé
une trace durable dans l'histoire de l'évolution des idées stratégiques
échiquéennes. "
Ce préambule étant fait, redonnons la parole à Gérard Welling
:
" Au sujet des grands livres classiques, j'ai lu Réti, Nimzovitch
et un peu Kmoch, mais surtout Xavier Tartakover ! Tartakover
vous parle est selon moi un des immortels de la littérature
échiquéenne, avec Die hypermoderne Schachpartie. Mon " héros
" a joué les gambits classiques avec virtuosité, mais aussi des
idées hypermodernes menant à l'ouverture du futur, la Parisienne
: 1.Ch3!?
Dans ses livres on peut trouver beaucoup d'idées jouables quoique
presque inconnues, comme : 1.e4
e5, 2.g3!? et : 1.d4
f5, 2.g3 Cf6, 3.Fg2 e6 4.Cf3 g6!?
Selon moi, le jeu de Tartakover est la synergie idéale des styles
classique et hypermoderne !
Au sujet de mon propre style : dans ma jeunesse j'étais un joueur
au style extrêmement violent (gambit Jaenisch, gambit Blackmar-Diemer...
et même 1.f3), maintenant c'est plus sobre ! Néanmoins, j'aime les
échecs artistiques. Le jeu de gambits peut être intéressant, bien
sûr, mais pas en abondance. Il y a beaucoup d'autres aspects captivants
dans notre jeu ! Les échecs " énigmatiques " de MI Michael Basman
(1.h3, 2.a3), les fianchetti du canadien GM Duncan Suttles, les
défenses Hyppopotamus de Ujtelky, tout comme l'harmonie dans les
" simples " finales de Vassily Smyslov. "
Quelques bons exemples s'agissant du style de Gérard Welling,
à présent :
G. WELLING - K. VISSING ANDERSSEN, Copenhague 1988.
1.e4
g6, 2.Fe2!? N. T. Fg7, 3.d3 d6, 4.f4 c5, 5.Cf3 Cc6, 6.0-0 Cf6, 7.c4
0-0, 8.Cc3 a6, 9.De1 Rb8, 10.Dh4 Fg4, 11.Cg5 Fxe2, 12.Cxe2 h6, 13.Tf3!!?
hxg5, 14.fxg5 Cd7, 15.Th3 Te8, 16.Dh7 Rf8, 17.Cf4 Cde5, 18.Fd2!
Dd7, 19.Tf1 Cd4, 20.Th6! f5, 21.Cg6+ Cxg6, 22.Txg6 e6, 23.Tf6+ Fxf6,
24.Dd7 Fe5, 25.g6, 1-0.
M. JONKER - G. WELLING, Interclubs 1989.
1.e4
e5, 2.Cc3 Fc5, 3.g3 Cc6, 4.Fg2 h5! 5.h3 h4, 6.g4 Cge7, 7.Cge2 Cg6
, 8.d3 d6, 9.Ca4 Df6, 10.0-0 Fxg4!! 11.hxg4 h3, 12.g5 De6, 13.Cc5
dxc5, 14.Ff3 Ch4! 15.Cg3 h2+, 16.Rh1 Dh3, 17.Fe3 Ce7!
[ avec l'idée : Cg6, Cxf3, Ch4 ] 18.g6
f6, 19.De2 C7xg6, 0-1.
G. WELLING - MI PARAGUA, Paris APSAP 2000.
1.b3
e5, 2.Fb2 d6, 3.d4 g6, 4.dxe5 Fg7, 5.Cf3 Cc6, 6.e3 Cge7, 7.Cc3 Cxe5,
8.Cxe5 Fxe5, 9.Fe2 Fe6, 10.0-0 Dd7, 11.Ca4 Fxb2, 12.Cxb2 f5?! 13.c4
0-0, 14.Cd3 Cc6, 15.Ff3 a5, 16.Cf4 Ff7, 17.Fd5 a4, 18.Dd2 Ce5, 19.Fxb7
Tab8, 20.Fd5 axb3, 21.axb3 Txb3, 22.Dc2 Tfb8, 23.c5 Fxd5, 24.Cxd5
Df7, 25.cxd6! cxd6, 26.Tfd1 Tb2, 27.Dc3 g5, 28.Dd4 h6, 29.Ta7 T2b7,
30.Txb7 Txb7, 31.h3 Dg6, 32.Ta1 Tf7, 33.Rh1 Rh7, 34.Ta6 Tg7, 35.Db4
Cf7, 36.Ta8 De6, 37.Db5 g4, 38.Te8 Dg6, 39.Cf4 Df6, 40.Te6 Dg5,
41.Cd5!
Tg6, 42.Dd7 Rg7, 43.Cf4 Tf6, 44.De7!, 1-0.
" Une bonne partie positionnelle. Après la partie, je me sentais
un tout petit Smyslov ! "
GM V. GEORGIEV - G. WELLING, Cappelle la Grande 1999.
1.d4
d5, 2.c4 c6, 3.e3 Cf6, 4.Cc3 g6, 5.Cf3 Fg7, 6.Db3!? [6.Fd3
0-0, 7.0-0 a6!? Puis ...b5. GM Jacob Murey ] 6...0-0,
7.Fd3 e6! 8.0-0 Cbd7, 9.Fd2 b6, 10.cxd5 exd5, 11.e4 c5! Une
idée oubliée par Max Euwe.
12.Cxd5 cxd4, 13.Cxf6+ Fxf6, 14.Dd5! [ 14.Fb4 Cc5, =
]
14...Fb7!?
15.Dxb7 Cc5, 16.Dc6 Cxd3, 17.Dc4 Cc5, 18.e5 Fg7, 19.Tad1 Ce6, 20.Fb4
Dc8! 21.Db3 Td8, 22.Fd6 Db7, 23.Td2 [ 23.Cxd4 Txd6! 24.exd6
Cxd4 ] 23...Tac8,
24.Tfd1 Fh6! 25.Tc2 De4! 26.Txc8 Txc8, 27.g3 Tc1! [ 27...Tc2
28.Dd3! ] 28.Ce1
28...d3!!
29.Txc1 Fxc1, 30.Cxd3 Cd4, 31.Dd1 Fd2! 32.Cb4 Cf3+, 33.Rf1 Zeinot
mutuel : 33...Dc4+?
[ 33...Cxh2+! 34.Rg1 Cf3+, 35.Rf1 Dc4+, 36.Rg2 Ce1+, 37.Rg1 Fxb4,
38.Fxb4 Dxb4, 39.Rf1 Db5+, 40.Rxe1 Dxe5+, 41.Rf1 Dxb2, -+ ] 34.De2?
[ 34.Rg2 Ce1+, 35.Rg1 Fxb4, 36.Fxb4 Dxb4, 37.Rf1! Db5+, 38.Rxe1
Dxe5+ 39.De2, = ] 34...Cxh2+,
0-1.
G. WELLING - M. LANGER, US Open 1998.
1.e4
c5, 2.d3 e6, 3.Cf3 d5, 4.De2!? Cf6, 5.g3 Fe7, 6.Fg2 Cc6, 7.0-0 0-0,
8.e5 Cfd7, 9.c4!
9...b6?!
[ 9...Cb6 ] 10.Cc3
d4, 11.Ce4 Tb8, 12.Ff4 Fa6, 13.h4 b5, 14.b3 bxc4, 15.dxc4 Dc7, 16.Tad1!
Tb6, 17.Tfe1 Fb7, 18.Cf6+! Rh8, [ 18...gxf6, 19.exf6
Fd6, 20.Fxd6 Dxd6, 21.Cd4! puis Dg4 et Cc6 ] 19.Cg5
Fxf6, 20.exf6 Dc8, 21.fxg7 Rxg7, 22.Dg4 Rh8, 23.Dh5 Cf6, 24.Dh6
Dd8, 25.Fc7 De7, 26.Fd6 Dxd6, 27.Dxf6+ Rg8, 28.Fe4, 1-0.
G. WELLING - M. SCHMITZ, Saarlouis 2000.
1.e4
e6, 2.De2!? Depuis deux ans je m'intéresse beaucoup à
la variante Chigorine. 2...Cc6,
3.Cf3 [ 3.De3!? e5, 4.Fc4, += ] 3...e5,
4.c3 d6 [ 4...Fc5, 5.Cxe5 !? (b4) ...Cxe5, 6.d4 Fd6,
7.dxe5 Fxe5, 8.Fe3 d6, 9.Cd2 Fd7, 10.g3 g6, 11.Fg2, +=, G. WELLING
- F. MARTIN BLANCO, Andorre 1999 ] 5.d4
Fe7, 6.dxe5 dxe5, 7.Cbd2 Cf6, 8.Cc4 Fg4, 9.Fg5 Cd7, 10.Fxe7 Dxe7,
11.Ce3 Fe6, 12.Dc2 0-0-0, 13.Fe2! g6, 14.0-0 Tdf8, 15.b4 f5, 16.a4
f4, 17.Cd5 Fxd5, 18.exd5 Cd8, 19.Fd3 Cf7, 20.a5 Cg5, 21.Cxg5 Dxg5,
22.f3 Cf6, 23.Fe4 Cxe4, 24.Dxe4 Df5, 25.Tfe1!? Dxe4, 26.Txe4 Tf5,
27.Tae1 Te8, 28.Rf2 Rd7, 29.c4 Rd6, 30.Td1 b6, 31.Ta1 Tf7, 32.Re2
g5, 33.Rd3 Tg8, 34.Te2 h5, 35.Re4 g4, 36.axb6 axb6,
37.c5+!
bxc5, 38.bxc5! [ 38.Ta6!? ] 38...Rd7,
[ 38...Rxc5, 39.Tc2+ Rb4 (39...Rd6, 40.Tc6+) 40.Tb1+ Ra3, 41.Rd3!
] 39.Tb2
Te8, 40.Tb7 gxf3, 41.gxf3 Tfe7, 42.Taa7 Tc8, 43.Txc7+, 1-0.
G. WELLING - A. KAID, Interclubs 2001.
1.e4
e6, 2.De2 c5, 3.Cf3 [ 3.f4 ; 3.b3 ] 3...Cc6,
4.g3 g6, 5.Ca3!? d6 [ 5...Fg7, 6.Cb5 d6, 7.Dd3 Re7, 8.c4
] 6.c3
Fg7, 7.Fg2 Cge7, 8.h4!? h6, 9.Cc2 e5, 10.d3 Fe6, 11.Fe3 0-0, 12.Dd2
Rh7, 13.d4 cxd4, [ 13...exd4, 14.cxd4 d5!? ] 14.cxd4
d5, 15.h5! g5, [ 15...dxe4, 16.hxg6+ ] 16.Cxe5
Fxe5, [ 16...Cxe5, 17.dxe5 Fxe5, 18.Cd4! ] 17.dxe5
Cxe5, 18.Fd4 Cc4, 19.De2 Cd6?! [ 19...Cc6, 20.0-0, +/-
] 20.exd5
Fxd5? 21.Fxd5 Cxd5, 22.0-0-0! Te8, 23.Dd3+ Rg8, 24.Fc5 Te5 , 25.Fxd6
Dxd6, 26.f4, 1-0.
" Au tournoi de Cappelle la Grande, en 1999, j'ai analysé avec
GM J. Murey qui m'a recommandé de jouer dans le style hypermoderne
contre l'ouverture Réti : 1.Cf3
f5, puis ne pas bouger les pions centraux. Dans les années
1980, le MI Van Geet le préconisait déjà! J'ai
donc testé cela dans les Interclubs en Allemagne " :
1.Cf3
f5, 2.g3 b6!? Van Geet & Murey. 3.Fg2
Fb7, 4.0-0 Cf6, 5.c4 g6,
- 6.Cc3
Fg7, 7.d4 0-0, 8.d5 Ca6, 9.Fe3 Cc5, NINOV - J. MUREY,
Cappelle la Grande 1994.
- 6.b3
Fg7, 7.Fb2 0-0, 8.d4 et maintenant :
- 8...Ce4,
9.Cbd2 e6, 10.Tc1 d6, 11.Cxe4 Fxe4, 12.Dd2 Cd7, 13.Tfd1 h6, 14.b4
g5, G. MIRALLES - J. MUREY, Lyon 1988.
- 8...a5!?
9.Cc3 Ce4, 10.Dc2 Cc6, 11.Tad1 [ 11.Cxe4 Cb4 ] 11...e6
12.a3?! [ 12.e3 ] 12...Ce7,
13.Ce1 Cxc3, 14.Fxc3 Fxg2, 15.Cxg2 Cc8!? A. KAID - G.
WELLING, 1999.
J. DONALDSON - G. WELLING, Hertogenbosch 1999.
1.Cf3
f5, 2.g3 b6, 3.Fg2 Fb7, 4.0-0 Cf6 5.d4 [ 5.d3 e6, 6.e4
fxe4, 7.Cg5 Fe7, 8.Cc3 0-0, 9.Cgxe4 Cxe4, 10.Cxe4 Cc6, 11.Fd2, +=,
M. EUWE - X. TARTAKOVER, 1928 ] 5...g6
6.c4 Fg7, 7.Cc3 Ce4!? [ 7...0-0, 8.b3 e6, 9.Fb2 Ce4,
10.Tc1 d6, BRUK - MUREY, 1990 ] 8.Cxe4
Fxe4, 9.b3 0-0, 10.Fb2 e6, 11.Dd2 Df6!? 12.Ce1 Fxg2, 13.Cxg2 Cc6,
14.Tad1 Cd8, 15.Dc2 Cf7, 16.c5!? c6 [ 16...bxc5, 17.Fa3!
] 17.Cf4
bxc5, 18.Dxc5 Tfb8, 19.Cd3 Dd8, 20.Dc2 a5, 21.Cc5 De7, 22.Tfe1 Tf8,
23.Ca4? [ 23.e3 ; 23.Cd3 ] 23...f4!
24.Dc5 Dd8, 25.Rg2 Tb8!? 26.Cc3 Cg5, 27.Fa3 Tf5, 28.Dc4 d5, 29.Dd3
e5, 30.dxe5 Fxe5, 31.f3 [ 31.e4! ] 31...fxg3,
32.hxg3
32...Fxg3!
33.Rxg3 Cxf3! 34.exf3 [ 34.Dxf5! gxf5, 35.Rxf3 Df6 ]
34...Dg5+, 35.Rf2 Dh4+, 36.Re3 Df4+, 37.Rf2 Dh2+, 38.Re3 Te8+,
39.Ce4 Txe4+, 0-1. [ 40.fxe4 Df2+ et mat ]
" Quelques considérations à présent sur le Gambit Roi…
C’est l’ouverture la plus classique que l’on puisse imaginer. Et
ce n’est pas le moindre des paradoxes des échecs hypermodernes que
beaucoup de joueurs de l’avant-garde jouèrent 1.e4
e5, 2.f4!
On peut penser à Breyer, véritable icône de l’hypermodernisme,
à Réti, et dans notre temps à GM Suttles, MI Basman, MF Bücker et
MI Day. Le Magyar Breyer a inventé une idée ardente 1.e4
e5, 2.f4 exf4, 3.Df3! tout à fait différente des idées
classiques comme 3.Cf3 et 3.Fc4.
Breyer et Réti ont joué cette forme du gambit roi vers 1920.
Après 1.e4 e5, 2.f4 Fc5, une
idée pas comme les autres est 3.Dh5!?.
Inventée par von Walthoffen (1830-1912), c’est une idée peu classique,
et on peut comprendre que ce fut par la suite le choix de MF Stefan
Bücker, successeur des hypermodernes et stratège iconoclaste. Souvent
alors les Blancs réalisent une finale supérieure après l’ouverture
grâce à leur position centrale. C’est la façon moderne de risquer
le gambit roi… pas pour plonger dans des aventures tactiques, mais
pour réaliser un but stratégique !
Une autre idée hypermoderne dans le gambit roi consiste à poster
le Fou en b2, sur la diagonale. L’expérimentation 1.e4
e5, 2.f4 exf4, 3.Cf3 h6, 4.b3!? a gagné beaucoup de popularité
récemment. J’ai joué une partie contre Jan Vosselman, avec 3…h6,
4.Fc4 d6, 5.b3!? avec la même idée ". La voici maintenant
:
G. WELLING – J. VOSSELMAN, Eindhoven 1994.
1.e4 e5, 2.f4 exf4, 3.Cf3 h6 4.Fc4 d6,
5.b3
5…g5!? 6.Fb2 Th7, 7.Cc3 Cc6,
[ 7…g4!? 8.Cd4 (8.0-0) 8…Dh4+ 9.Rf1, mène à un jeu à double tranchants
] 8.Cd5 Fg7, [ 8…g4!? ] 9.d4
Cce7, [ 9…g4!? ] 10.De2 Cxd5,
11.Fxd5 c6, 12.Fc4 g4, 13.Cd2 Dh4+, 14.g3 fxg3, 15.0-0-0 gxh2, 16.Txh2
Dg5, 17.Rb1 h5, 18.Fd3 Th8, 19.Cc4 Dd8, 20.e5 d5, 21.Cd6+ Rf8, 22.Fa3
Ce7, 23.Tf1 Fe6, 24.Txf7+! Rg8, [ 24…Fxf7, 25.Df1 ] 25.Df2
Cc8, 26.Cxb7 Dg5, 27.Tf8+, 1-0.
En 1987, Gérard Welling projetait la rédaction d'un livre sur Simon
Alapin (1856-1923), réunissant beaucoup de parties et d'analyses
originales du maître russe. Faute de temps, ce travail n'a pas encore
abouti. Seulement aujourd'hui, Welling relève quelques idées intéressantes,
comme : 1.d4
f5, 2.d5!? au lieu de 2.Fg5 ; 1.e4
e5, 2.Ce2!? Cc6, 3.d4 ; 1.e4
c5, 2.d4 cxd4, 3.Dxd4!? Cc6, 4.De3 (4.Da4) ...Cf6 5.c3
d5, 6.exd5 Cxd5, 7.Dg3 ; et encore : 1.e4
e5, 2.Cf3 Cc6, 3.Fb5 Fb4!? ; 1.d4 d5, 2.c4 e6, 3.Cc3 b6!?
Quoiqu'il en soit de ce travail en cours, Gérard Welling
apprécie d'examiner le style des autres maîtres pour nourrir sa
propre créativité. Voyons quelques modèles du genre :
" J'apprécie particulièrement l'ouverture Santasière qui est tout
à fait jouable ".
Trois exemples maintenant :
A. SANTASIERE - M. STARK, Ventnor City 1944.
1.Cf3
d5, 2.b4!?
" My " crazy opening with which I have scored many notable successes
; the idea behind it is to obtain a majority of pawns in the center,
if black exchanges his c-pawn for the b-pawn. 2...Cf6,
3.e3 Fg4, 4.Fb2 Cbd7, 5.c4 e6, 6.Db3 Fxf3, 7.gxf3 dxc4, 8.Fxc4 Cb6,
9.Fe2 Dd5, This came as an unpleasant surprise, white
finally deciding to sacrifice a pawn for good prospects. 10.Dc2
Fxb4, 11.Tg1 0-0-0, 12.Cc3 Dd7, 13.Txg7 Thg8, 14.Tg3 Tg6, 15.f4
a6, 16.a3 Fxc3, 17.Fxc3 Cfd5, 18.Fd4 Rb8, 19.Fd3 Th6, 20.f5! Txh2,
21.fxe6 Dxe6, [ 21...fxe6, 22.Tg7 ] 22.Fe4
Cb4, 23.axb4 Txd4, 24.Tg8+ [ 24.exd4 Th1+ ] 24...Cc8,
25.Tc1 [ 25.Ff5 Txd2! ] 25...Td7,
26.Ff5 Th1+, 27.Re2 Txc1, 28.Fxe6 Txc2, 29.Fxd7 Tb2, 30.b5 axb5,
31.Txc8+ Ra7, 32.Txc7 b4, 33.Ff5 h5, 34.Txf7 b3, 35.Fe4, 1-0.
A. SANTASIERE - E. LASKER, 1951.
1.Cf3
d5, 2.b4 a5, Always tempting, always suspect ! 3.b5
c5, 4.e3 Cd7, 5.Fb2 Dc7, 6.c4 dxc4, 7.Fxc4 e6, 8.0-0 Cgf6, 9.Cc3
Fd6, [ 9...b6!? Lasker ] 10.Tc1
b6, 11.d4 0-0, 12.d5 e5, [ 12...Ce5!? Lasker] 13.Dc2
h6, 14.Tfe1 Fb7, 15.e4 Ch5, 16.Ff1 Tae8, 17.Tcd1 Cdf6,
[ 17...g6, et Rg7 ] 18.Fc1
Fc8, 19.Cd2 Te7, 20.Cc4 Ce8,
21.Ca4
f5, 22.Caxb6 Fb7, 23.exf5 Chf6, 24.g3 Tef7, 25.Fg2 Dd8, 26.h3 Fc7,
27.d6 Fxb6, 28.Fxb7 Txb7, 29.Txe5 Cd7, 30.Te7 Cef6, 31.Fe3 Da8,
32.Cxb6 Txb6, 33.Fxc5 Cxc5, 34.Dxc5 Dd8, 35.d7 Tb7, 36.a4 Tc7, 37.Dd6
Tb7 , 38.g4 Tb6, 39.De5 Db8, 40.f4 Td8, 41.g5 hxg5, 42.Dxb8 Tbxb8,
43.fxg5 Ch7, 44.h4 Cf8, 45.f6 gxf6, 46.gxf6 Tb7, 47.Tg7+, 1-0.
[ 47...Rh8, 48.Td5 +- ]
A. SANTASIERE - F. REINFELD, 1937.
1.Cf3
Cf6, 2.b4 e6, 3.a3 d5, 4.e3 a5, 5.b5 c5, 6.Fb2 Fd6, 7.c4 0-0, 8.Cc3
Cbd7, 9.Dc2 Cb6, 10.cxd5 exd5, 11.Fd3 Te8, 12.0-0 h6, 13.Ce2 Fd7,
14.a4 Ce4, 15.Cg3 De7, 16.Ch5 f6, 17.Cg3 c4, 18.Fxe4 dxe4, 19.Cd4
g6, 20.f3 f5, 21.fxe4 fxe4, 22.Cde2 Rh7, [ 22...Fe5,
23.Fxe5 Dxe5, 24.Dc3 ] 23.Tf6
Cd5, 24.Cxe4 Fe5,
25.Cg5+
hxg5, 26.Dxg6+ Rh8, 27.Fxe5 Dxe5, 28.Dh6+ Rg8, 29.Tg6+ Rf7, 30.Dh7+
Rf8, 31.Tg8+ et mat. 1-0.
" Un autre joueur qui me donne des inspirations pour le style
inventif dans les tournois est le MI canadien Lawrence Day. Voici
deux parties surréalistes " :
M. SCHOENEBERG - L. DAY, Skopje 1972.
1.c4
e5, 2.Cc3 Cc6 3.Cf3 d6, 4.d4 f6!?
5.d5
[ 5.e3 Ch6, 6.b3 g6, 7.Fb2 Fg7, 8.Dd2 0-0, 9.0-0-0 Cf7, 10.Fe2 Te8,
11.Rb1 Ff5+, 12.Ra1 Cb4, 13.Tc1 c5, 14.dxc5 Da5, 15.cxd6 e4, 16.Cd4
Ca2, 17.b4 Cxb4+, 18.Rb1 Ce5, 19.Cf5 gxf5, 20.Thd1 Ted8, 21.Fa1
Ced3, 22.Fxd3 Cxd3, 23.Cd5 Da3, 24.Ce7+ Rh8, 25.Cxf5 Tac8, 26.Da2
Db4+, 27.Fb2 Tc5, 28.Da3 Dxa3, 29.Fxa3 Txf5, 0-1. MAZEL - RJUMINE,
Leningrad 1934. ] 5...Cb8,
6.e4 g6, 7.h4 h5, 8.Fe2 Ch6, 9.Cd2 Cd7, 10.b4 a5, 11.bxa5 Txa5,
12.Cb3 Ta8, 13.g4 hxg4, 14.Fxg4 f5, 15.exf5 Cf6, 16.Ff3 gxf5, 17.Fg5
Fg7, 18.Dd2 Rf8, 19.0-0-0 Fd7, 20.h5 Db8, 21.Tdg1 Fe8, 22.Fe2 Da7,
23.Fh4 Cfg8, 24.Th2 Th7, 25.Thg2 Fh8, 26.f3 Da3+, 27.Rd1 Db4, 28.Tg5
b5, 29.Cxb5 Dxd2+, 30.Cxd2 Fxb5, 31.cxb5 Ce7, 32.Fc4 Ff6, 33.Rc2
Cf7, 34.f4 Fxg5, 35.Fxg5 Txh5, 36.Fb3 Cxg5, 37.fxg5 Rf7, 38.a4 Rg6,
39.Cc4 Cxd5, 40.a5 Txg5, 41.Txg5+ Rxg5, 42.Rd2 Cf6, 0-1.
L. DAY - P. NURMI, Canada 1973.
1.e3
g6, 2.Ce2!? Fg7, 3.g3 d5, 4.Fg2 Cf6, 5.f4 Cc6, 6.a3 e5, 7.0-0
[ 7.b4 exf4, 8.gxf4 Ch5, 9.Ta2 Dh4+, 10.Rf1 Fh3, 11.Cg3 Cxf4 ] 7...h5,
8.b4 h4, 9.b5 Ca5, 10.Fb2 Cc4, 11.Fxe5 Cxe5, 12.fxe5 Cg4, 13.Cbc3
Cxh2, 14.Fxd5 Cxf1, 15.Dxf1 0-0 [ 15...De7 ] 16.d4
Fh6, 17.Ce4 Fxe3+, 18.Rh2 hxg3+, 19.Rxg3 Fe6, 20.Df3 Fxd5, 21.Cf6+
Rg7, 22.Dxe3 Th8, 23.Dd3! Dc8, 24.Cf4 c6, 25.c4 Fe6, 26.d5 cxd5,
27.cxd5 Ff5, 28.Dd4 Dc2, 29.e6 Db3+, 30.Rg2 Dc2+, 31.Rg3 Db3+, 32.Rg2
Fh3+? 33.Rf2 Dc2+ 34.Re3 Db3+, 35.Rd2 Rh6, 36.Th1 Rg5, 37.De5+ Ff5,
38.Ce4+ Rg4, 39.Tg1+ Rh4, 40.Df6+, 1-0.
Une partie que l'on ne voit pas tous les jours !
" Parmi les joueurs français mon favori est MI Aldo Haïk. Deux
exemples de parties créatives chez ce joueur " :
A. HAÏK - ROGULJ, Virovitica 1980.
1.Cf3
c5, 2.c4 Cc6, 3.b3 e5, 4.Cc3 g6, 5.h4!? Le début blanc
est d'apparence douteuse, mais l'idée est intéressante : jouer g4-g5
pour empêcher les Noirs de contrôler la case e4 par f5. Ensuite,
essayer d'exploiter les cases fortes e4 et d5.
5...Fg7,
6.e3 h6, 7.Fb2 Cge7, 8.g4 d6, 9.g5 [ 9.Tg1!? e4, 10.Ch2
Fe5, 11.f4! ] 9...hxg5,
[ 9...e4, 10.gxh6! ] 10.Cxg5
Cf5, 11.Df3 f6, 12.Cge4 Txh4, 13.Txh4 Cxh4, 14.Dg3 g5,
[ 14...f5 15.Cxd6 (15.Cg5?? Dxg5) ] 15.Fe2
Fe6, 16.0-0-0 De7, 17.Fh5+ [ 17.Fg4 0-0-0, 18.Cd5 Df7,
19.Fxe6 Dxe6, += ] 17...Rd7,
18.Cb5 Th8, 19.Fe2 Cf5, 20.Dg2 a6, 21.Cbc3 Th4?! [ 21...Ch4,
22.Dg3 Fh6, 23.f4 ] 22.Cd5!
Dd8, 23.Fg4! Txg4, 24.Dxg4 Cxe3, 25.Cdxf6+! Fxf6, 26.Cxc5+! dxc5,
27.dxe3+ Re7, 28.De4 Dc8, 29.f4! La pointe de la combinaison
qui met en évidence l'insécurité du roi noir. 29...gxf4,
30.exf4 Ff5, 31.Dd5 Cd4, 32.Fa3! b6, 33.fxe5 Fg5+, 34.Rb2 Ce6, 35.Tf1
Ff4, 36.Dd6+ Rf7, 37.Ra1 Dh8, 38.Fb2 Dh3, 39.Dd7+ Rg6, 40.Tg1+ Cg5,
41.De8+ Rh6, 42.Dh8+ Rg6, 43.De8+ Rh6, 44.e6 Dh2, 45.Dh8+ Rg6, 46.Df6+
Rh5, 47.Tf1 Dg2, 48.Te1 Df2, 49.Th1+ Rg4, 50.e7 De3, 51.Fc3 Fg3,
52.Fb2 b5, 53.Dh8 Fg6, 54.Dc8+ Rf3, 55.Dc6+ De4, 56.Dxc5 Re2, 57.Dg1
b4, 58.Dd1+ Re3, 59.Fc1+, 1-0. Une ouverture irrégulière
jouée de manière très dynamique !
L'ouverture Ujtelky, une autre forme d'Hyppopotamus, est aussi
parmi les ouvertures favorites de Haïk :
GM G. GARCIA - A. HAÏK, Malte 1980.
1.Cf3
g6, 2.e4 Fg7 3.d4 b6!? Début insolite dont le créateur
fut le maître tchèque Ujtelky. 4.c4
Fb7, 5.Cc3 e6, 6.Fe2 d6, 7.0-0 Cd7,
8.Te1
[ 8.Fe3 Ce7, 9.Dc2 h6, 10.Tad1 0-0, 11.d5 e5, T. PETROSSIAN - B.
SPASSKY, 1966. ] 8...Ce7,
9.Ff1 h6, 10.a4 g5, [ 10...a5 ] 11.d5
Cg6, 12.Cd4?! [ 12.a5! ] 12...Fxd4!!
13.Dxd4 a5, 14.Dd1 Cde5, 15.Fe2 [ 15.Cb5, puis b4 ] 15...Df6,
16.Cb5 Rd7! 17.Ta3 Cf4, 18.Ff1 h5, 19.Dd2 h4, 20.b4 axb4, 21.Dxb4
g4 22.Cxd6 cxd6, 23.Dxb6 Thb8, 24.c5 Fc6! 25.dxc6+ Cxc6, 26.Fxf4
Txb6, 27.cxb6 Dxf4, 28.Fb5 Dd2, 29.Taa1 g3! 30.Te2 [
- 30.Tec1 Dxf2, 31.Rh1 h3, 32.Fxc6 Re7, 33.Rg1 Th8 ; - 30.fxg3 hxg3,
31.Tec1 Df2+, 32.Rh1 Th8 ] 30...Dc3,
31.Td1 Tb8, 32.Ted2 Txb6, 33.Txd6+ Re7, 34.hxg3 hxg3, 35.e5, 0-1.
Revenons pour terminer au style original de Gérard Welling
et dont MI Eric Schiller parle de la sorte dans Unorthodox Chess
Openings (1998) :
" Holland's Gérard Welling is an International Master with
a long history of involvement with openings that are off the beaten
track. He loves to steer the game into waters previously explored
only by himself. His pleasant disposition encourages him to experiment
at the board, with mixed results. A meticulous scholar and voracious
reader, Welling is active in correcting many of the mistakes that
have crept into the literature, including my own. "
Entre autres choses, Welling affectionne le début prophylactique
1.e3, avec différentes transpositions possibles, ou encore différents
chemins inédits demandant à être explorer :
G. WELLING - L. JENSEN, Kecskemet 1989.
1.e3!?
e5, 2.Cf3!?
l'idée de Xavier Tartacover qu'il avait recommandé dans le Magazine
Ouvrier des Echecs. 2...d6,
[ 2...e4, 3.Cd4 c5, 4.Ce2 d5, 5.c4! ] 3.d4
e4, 4.Cfd2 f5, 5.c4 Cf6, 6.Cc3 c6, 7.b4 g6, 8.Fe2 Fg7, 9.h4 h6,
10.Fb2 0-0, 11.g3 Fe6, 12.Cb3 Cbd7, 13.Dd2 Dc7, 14.d5! cxd5, 15.Cd4
Ff7, 16.h5 Tae8, 17.hxg6 Fxg6, 18.cxd5 Db8, 19.Ce6 Tf7, 20.0-0-0
Tfe7, 21.Fb5 Tc8, 22.Cxg7 Rxg7, 23.Fxd7 Cxd7, 24.Rb1 Rh7, 25.Ce2
Cb6,
26.Txh6+!
Rxh6, 27.Th1+ Fh5, 28.Cf4 Te5, 29.De2 Rg7, 30.Dxh5 Rf6, 31.Dg6+
Re7, 32.Th7+ Rd8, 33.Dg8+ Te8, 34.Ff6+ et mat. 1-0.
G. WELLING - D. SENECHAUD, corr. 1999-2001.
1.e3
e5, [ 1...g6 2.c4 Fg7, 3.Cc3 Cf6, (3...d6, 4.g3! G. WELLING
- NOETZEL, Interclubs1998) 4.g4!? le coup de MI M. Jadoul. 1...b6,
2.Df3!? ; 1...d5, 2.b4!? ; 1...f5, 2.b3/b4!? ; 1.b4 c6, 2.e3!? d5,
3.c4 Ff5, 4.Cf3 e6, 5.Fb2 Cf6, 6.b5!? dxc4?! 7.Fxc4 Fe7, 8.Cc3 0-0,
9.0-0, +=. G. WELLING - R. OORTWIJN, corr. 1999 ] 2.b3
g6, [ 2...d5, 3.Fb2 Fd6, 4.c4! c6, 5.cxd5 cxd5, 6.Cc3
(& Cb5) ] 3.Fb2
Fg7, 4.c4 d6, 5.Cc3 [ Le C en b1 étant le " cavalier
paresseux " (D. Bronstein), il est important de l'activer. Un bon
exemple : 1.b3 e5, 2.Fb2 Cc6, 3.c4 d6, 4.e3 g6, 5.Cc3!? Fg7, 6.g3
Cge7, 7.Fg2 Ff5, 8.d3 Dd7, 9.a3 0-0, 10.Cd5 Tae8, 11.C1e2 Cd8, 12.h3
c6, 13.Cxe7+ Txe7, 14 .d4 e4, 15.Dd2 d5, 16.a4! SIMAGINE - ALTSCHULER,
corr. 1963 ] 5...Ch6!?
A début original, riposte originale. G. W. : " Ton coup me fait
penser à l'idée du canadien GM Suttles : 1.c4 g6, 2.g3 Fg7, 3.Fg2
d6, 4.Cc3 Cc6, 5.Cf3 e5, 6.d3 Ch6!? " 6.g3
[ 6.Cf3!? ; 6.C1e2!? ] 6...Cc6,
7.Fg2
7...Fg4!?
8.Cge2 Dd7, 9.h3 " Après tout, je me demande ce qu'il
fait là ce fou ; en allemand on dit Befragen... " [ 9.Cd5 Cd8! (&
c6) ; 9.d3/0-0 f5, 10.h3/f3 Fh5! 11.f3/h3 g5, = ] 9...Ff5,
10.d3 g5! La justification de 5...Ch6 et 7...Fg4. Le
fou va se loger en g6 pour verrouiller l'aile Roi et soutenir le
cas échéant la poussée en f5. 11.g4
Fg6, 12.Cg3 0-0, 13.Cge4 [ 13.Cce4!? ] 13...f6,
14.De2 Ce7, 15.0-0-0 Tae8, 16.h4 gxh4, 17.Txh4 f5, 18.gxf5 Chxf5,
19.Th2 c6, 20.Thd1 b5, " J'aime ton dernier coup, 20...b5,
jouant sur tout l'échiquier dans le style de Bronstein " [ 20...d5,
21.Cg5 h6, 22.Cf3 Td8!? ] 21.c5
d5, 22.Cg5 [ 22.Fh3!? ] 22...h6,
23.Cf3 Dc7, 24.Ch4 Cxh4, 25.Txh4 Cf5, 26.T4h2 a5, 27.Dg4
[ 27.e4!? ] 27...Tf6,
28.a3 Df7, 29.b4 axb4, 30.axb4 Ce7! 31.Cd1 [ 31.De2 e4!
32.dxe4 Txf2 ] 31....Fxd3
32.Fxe5
32...Ta8!!
[ 32...Tg6, 33.Dd4 Cf5, 34.Dxd3 Fxe5, = ; 32...Ta8 ce pourquoi 30...Ce7
a été joué. Une pointe " à la Diemer " : ne pas perdre de temps
en jouant la pièce attaquée (" das peitschende Tempo "). ] 33.Txh6
[ 33.Fxf6 Dxf6, 34.Rd2 Ta2+! 35.Rxd3 Da1, -+ ; 33.f4 d4! (33...Ta2,
34.Cb2!, =) ; 33.Dd4 Ff5, 34.Db2 d4, 35.Fxd4 Ta2! ] 33...Txh6,
34.Txh6 Fg6! Le coup d'attaque 34...Ta2 ne gagne pas
et c'est le coup de repos 34...Fg6 qui est la solution correcte
! [ 34...Ta2, 35.Cc3 Tc2+ (Txf2, =), 36.Rd1 Txc3?! (Txf2, =), et
maintenant : 37.Fxg7 (37.Fxc3 d4!) 37...Dxg7, 38.De6+ Rf8, 39.Tf6+
Re8, 40.Rd2 Fe4 (40...Ta3, 41.Fh3!), 41.Rxc3 Fxg2, += ; ou encore
: 37.Fxd5 cxd5, 38.Tf6 Tc4 39.f4 (Tf7) 39... Dxf6, 40.Fxf6 Cf5,
= ], 0-1.
Il n'y a guère de possible que : 35.Fxg7 Dxg7, 36.Txg6 Dxg6, 37.Dxg6+
Cxg6 38.Rc2 Rf7 39.f4 (Fh3) 39...Rf6, -+.
M. JADOUL - G. Van der STRICHT, Gent 1995.
1.e3
g6, 2.c4 Fg7, 3.Cc3 Cf6, 4.g4!? L'idée " Basmanesque
" du maître belge Michel Jadoul n'est pas un coup d'attaque violente,
mais une tentative pour gagner du territoire sur l'aile Roi d'une
manière peu ordinaire.
4...0-0,
[ 4...d6, 5.h3 e5, 6.Fg2 0-0, 7.C1e2 Cc6, 8.d4!? exd4, 9.exd4 Te8,
10.Fe3 Cd7, 11.Dd2, G. WELLING - H. SCHAPER, corr. 1998. ] 5.Fg2
d6, 6.h3 Cbd7, 7.Cge2 Tb8, 8.0-0 a6, 9.d3 c5, 10.a4 Ce8, 11.Tb1
Cc7, 12.b4 b6, 13.e4 Fb7, 14.Fe3 Ce6, 15.Dd2 Cd4, 16.Fg5 Cxe2+,
17.Cxe2 Te8, 18.Cc3 Ce5, 19.Cd5 h6, 20.Fxh6 Fxh6, 21.Dxh6 Cxd3,
22.f4 Fxd5, 23.exd5 e5, 24.dxe6 Txe6, 25.f5 gxf5, 26.Dd2 Ce5, 27.Fd5
Tg6, 28.Txf5 Dh4, 29.Fg2 Tc8, 30.Tbf1 cxb4, 31.Dxb4 Txc4, 32.Db3
Tc5, 33.Txf7, 1-0.
... et dans la même veine :
M. JADOUL - N. SPIRIDONOV, Belfort 1989.
1.e3
Cf6, 2.c4 c5, 3.Cc3 g6, 4.g4!? h6, 5.Fg2 Fg7, 6.h3 d6, 7.Cge2 Cc6,
8.a3 Fd7, 9.Tb1 Ce5, 10.d3 Fc6, 11.e4 g5, 12.f4 gxf4, 13.Cxf4 e6,
14.Fe3 De7, 15.De2 b6, 16.Ff2 Cfd7, 17.Ch5 Ff8, 18.0-0 Dg5, 19.Fe3
Dg6, 20.b4 Fe7, 21.bxc5 dxc5, 22.Cd5! Fd8, 23.d4 cxd4, 24.Fxd4 0-0,
25.Cdf4 Dg5, 26.Fe3 Dh4, 27.Cd3 Rh7, 28.Cxe5 Cxe5, 29.Ff4 Cg6, 30.Fd6
Fe7, 31.Db2 e5, 32.Fxe5 Cxe5, 33.Dxe5, 1-0.
Espérant que ce petit voyage dans les arcanes des débuts hypermodernes
vous aura tenu en haleine et saura enrichir votre compréhension
du jeu ; même si vous ne désirez pas vous-mêmes investir ces territoires
et le sens tout particulier de l'orientation qu'ils supposent !
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