B3 - 4.Cc3
Avec la suite principale
4...Cf6
5.Fc4 Cc6 6.d3 Fg4,
et maintenant:
a) 7.Ca4 Cd4 (7...Fb6 8.Cxb6 axb6 9.c3 etc.) 8.Cxc5 dxc5
9.c3 (si 9.fxe5 Cxe4 sans doute) 9...Cxf3+ 10.gxf3 Fh5 11.De2
pour écarter la menace 11...Cxe4 avec, selon Kérès,
une meilleure position blanche.
b) 7.h3 l'autre alternative, avec la suite aiguë:
7...Fxf3 8.Dxf3 Cd4 9.Dg3! et nous obtenons l'intéressante
position suivante:
Voici le genre de position qu'affectionne le tacticien.
Les Noirs doivent-ils maintenant continuer par 9...0-0 ou
peuvent-ils hardiment se lancer dans le gain matériel en
jouant 9...Cxc2+? Qu'en pensez-vous?
B4 - 4.c3
Cette tentative des Blancs de dominer le centre pêche
certainement par sa lenteur. Cependant, dans le maquis des variantes
qui peuvent se présenter après 4...Fg4,
4...Cf6, 4...Cc6 et aussi 4...f5,
n'est rien acquis.
Le meilleur semble être 4...Cf6,
contestant immédiatement le centre aux Blancs.
Après
5.fxe5
dxe5 6.d4? exd4 7.cxd4 Fb4+(7...Cxe4? 8.De2!),
le jeu est au moins égal.
En ce qui concerne 4...Fg4,
par contre, il n'est que de voir certaines parties gagnées
par Morphy, contre Bird et Boden en 1858, pour se convaincre que
ce n'est sans doute pas le plus efficace pour les Noirs. Mais bien
sûr, c'était Morphy!
Voici l'une de ces parties où, du début à
la fin, les deux joueurs nous offrent un véritable festival
d'attaques et de contre-attaques.
Morphy - Boden [C30]
1858
1.e4
e5 2.f4 Fc5 3.Cf3 d6 4.c3
4.Fc4 Cf6 5.d3 Cg4 6.De2! Ff2+ 7.Rf1 Fb6 8.h3 Cf6+-
4...Fg4
5.Fc4
5.Fe2 Cc6 -+ Après 5.Fe2 Fxf3 6.Fxf3 (6.gxf3??
Dh4+ 7.Rf1 Df2#), le jeu blanc est bien peu dynamique. Deux parties
du tournoi de Londres 1866, avec cette suite de coups se sont soldées
par des gains noirs.
5...De7
6.d4?! exd4 7.0-0
Sous le feu adverse! Développement accéléré
au prix de pions: pur style Morphy!
7...Cc6
8.b4 Fb6 9.a4 dxc3+ 10.Rh1 c2! 11.Dxc2 Fxf3 12.gxf3 Cxb4 13.Db3
a5 14.Cc3 Cf6 15.e5 dxe5 16.fxe5 Ch5 17.Ce4 0-0 18.Fb2 Cf4 19.Tg1!?
Tad8 20.e6
20...Fd4
Si 20...f6 21.Cxf6+! Rh8 22.Txg7!! Dxg7 23.Ch5 Dxb2
24.Dxb2+ Fd4 25.Db1 Cxh5 26.e7 Fxb1 27.Dxa1+ Cg7 28.exf8=D+ Txf8
29.De5+-
21.exf7+
Rh8 22.Tg4 Fxb2 23.Dxb2 Txf7
23...Cg6 24.Dg2 menaçant 25.Txg6, 24...Ce5 25.Txg7
Cxc4 26.Txh7+ Rxh7 27.Tg1+- gagne.
24.Fxf7
Dxf7 25.Cg5 Dd5 26.Txf4 Dxg5 27.Tg1 Dh6 28.Tf7 Tg8 29.Txc7 Cd3 30.Dd4
1-0
En conclusion:
On aura constaté, une fois de plus, que dans la plupart
des variantes du gambit du roi, l'avantage n'est jamais - ou rarement
- clairement défini pour l'un ou l'autre camp. Une même
position, d'un livre à l'autre, suscite parfois des appréciations
diamétralement opposées! Preuve supplémentaire
que ce genre d'ouverture demeure un vaste champ ouvert à
l'imagination créatrice. Là, bien plus qu'ailleurs,
on ne peut se contenter de réciter sa leçon théorique.
Celui qui gagnera, ce sera le meilleur, celui qui verra le plus
loin et le plus juste. Tout simplement!
Une prochaine fois, nous aborderons le contre-gambit Falkbeer.
La tentative peut-être la plus hardie, de la part des Noirs,
de ne pas subir le gambit du roi.
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Par Bernard Guérin
In Gambisco N° 27, octobre 1992
A noter : Bernard Guérin est l'auteur
de six ouvrages dont trois sur le jeu d'échecs : Le gambit
Evans dans tous ses états (1994), Le Jeu des Eschets
de Greco (1995), Courts métrages sur l'échiquier
(1996). Seule la traduction en notation algébrique du livre
de Greco reste aujourd'hui disponible (au prix de 70 francs).
Prière de contacter l'auteur :
Bernard Guérin, 2, Place Saint André. 59800 Lille.
Tél : 03.20.42.15.97
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