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Remarques
sur "Fundamental chess endings" |
de K. Müller et F. Lamprecht,
par Alain Villeneuve |
Voici donc ce texte annoncé
"urbi et orbi". Je crois qu'il "décoiffe"
encore davantage que celui sur Dvoretzky. Bien
sûr, ceux qui ne possèdent pas le livre en question
se sentiront un peu frustrés, mais j'espère qu'il
les fera "saliver" et leur donnera le goût d'en
savoir plus. Et celui de toujours approfondir, de ne jamais prendre
une analyse pour argent comptant.
Toute remarque ou "critique de la critique" sera
la bienvenue.
"Tout nouveau, tout beau".
Le principal défaut de l'ouvrage est, à mes yeux,
le parti pris systématique de préférer des
exemples tirés de la pratique contemporaine à des
études de base connues depuis fort longtemps. Entendons-nous
bien : le fait qu'une position analysée par Kling et Horwitz
au 19e siècle se soit retrouvée dans la partie Hahn-Meier
(je donne un exemple imaginaire) jouée le mois dernier en
Bundesliga vaut d'être signalé, ne serait-ce que pour
prouver son intérêt pratique et donc la nécessité
de l'étudier, ou de démontrer la persistance de certaines
erreurs tentantes et ainsi la difficulté des finales. Mais
il me paraît désastreux de ne donner que la seconde
indication, en omettant la première. On prive le lecteur
de toute référence historique, lui interdisant de
comprendre l'évolution des connaissances, on le prive aussi
de tout le travail d'analyse et de pédagogie effectué
dans le passé, souvent remarquable malgré l'absence
d'ordinateurs.
Cyberlivre sec.
Les auteurs ne semblent pas disposer d'un bagage accumulé
depuis des décennies : des finales analysées, présentées
à des amis, étudiées par des élèves,
puis réanalysées en fonction de leurs remarques. Ils
picorent çà et là des extraits de parties tirées
des bases de données, de préférence jouées
en 1999 ou 1998, parties qu'ils ne connaissaient pas il y a une
heure et qu'ils soumettent subitement à une cyberanalyse
plus ou moins poussée. Tout cela manque de liant, de "sauce".
Les ingrédients ne "mijotent" pas. Et le choix
fréquent du "meilleur" coup quantitatif, c'est
à dire celui dont la Machine a établi qu'il gagnait
plus vite ou qu'il résistait plus longtemps, au détriment
du coup le plus naturel ou le plus ingénieux, rend le texte
à la fois moins lisible et moins dense.
Dura lex.
Les auteurs cèdent souvent à la tentation de "légiférer".
Mais leurs "règles" sont laborieuses ou triviales,
de toute façon inutiles. Par exemple p. 27, p. 41, p. 51,
p. 93. Un grand nombre d'exemples sont également triviaux,
sans doute pour encourager le lecteur, heureux de "déjà"
comprendre. Celui-ci ne devra pourtant pas se leurrer : les finales
sont passionnantes (oh combien !) mais, à l'image des Echecs
eux-mêmes, difficiles. C'est aussi l'opinion du plus célèbre
de leurs compatriotes, R. Hübner.
Qualités.
Typographie agréable, diagrammes clairs. Souvent, de très
bonnes analyses pas toujours imputables à la Machine. Des
informations (p. 400-406) un peu abstraites mais donnant un ordre
d'idées instructif sur les résultats donnés
par ladite Machine.
Travail intéressant comportant un grand choix de bons exemples.
J'ai surtout apprécié les suivants, que je ne connaissais
pas :
2.53, 2.54, 2.57, E2.03, 3.25, 3.30, E3.08, 3.42, 3.53, 4.17, E4.01,
E4.05, 5.05, 6.27, E6.08, E6.10, E6.26, 6.98, E6.43, E6.44, 6.122,
6.148, 6.158, 7.14, 7.23, E7.01, 7.43, E7.05, 11.04, E12.08, E12.14,
E12.24. |
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Remarques ponctuelles
(nous désignons dans ce qui suit notre propre ouvrage "Les
Finales", édition 1998, par LF1 et LF2) : 1ère
page de couverture : le terme "encyclopédie" (en
un maigre volume ?) me paraît excessif. Et je ne vois pas
en quoi le lecteur du "21e siècle" (sans attaches
ni racines ?) devrait gommer l'héritage
des précédents, ni simplement être en rupture
avec lui. Depuis le premier janvier 2001, je n'ai pas noté
un progrès sensible en finales de l'ensemble des joueurs
d'échecs de la planète. Plutôt le contraire,
en raison de l'accélération des cadences de jeu, et
d'un rythme de tournois en général plus trépidant.
Mais c'est "nouveau" (le mot est lâché).
Alors .....
p. 8 : la "règle" de Fine (qualifiée
par lui de "fondamentale", ce mot porterait-il malchance
?) est inepte, bien sûr. Mais il est dangereux d'affirmer
que "nous savons maintenant" que, par exemple, T+F gagne
(sans pions) contre 2C. Tel est le résultat que nous donne
notre "ami de silicium", mais nous ne savons pas comment
gagner, encore moins comment l'expliquer aux lecteurs.
p. 10 : sans les tablebases et programmes d'analyse, les auteurs
n'auraient pas "osé entreprendre ce
projet" qui alors eût été démentiel
(le qualificatif est de moi). Je tiens cet aveu pour un hommage
involontaire à mon propre travail, commencé en 1980.
Merci Messieurs !
p. 24-25 : 2.08. Au 3e coup, le Roi blanc, en venant en c2, se
met en opposition diagonale (3 Rd2? Rd4!) et défend
la "case-clé" d3 (3 Rb2? ou 3 Rd1? Rd3!). Mais
l'utilité de défendre la "case-clé b3"
ne m'apparaît pas ici.
p. 32 : cette "convention" d'attribuer un "!"
si tous les autres coups compromettent le gain (ou la nulle) a cet
inconvénient de flatter ainsi des coups triviaux
comme 11 Rxg5, 5...h4, 6...h3 etc. Autres gags similaires : 3.12,
4.23, 6.28, 7.27, 10.02B, E6.12, E7.04, E12.14 etc., le "bouquet"
étant sans doute les 16e et 17e coups noirs du 8.12 qui se
trouvent être ... les seuls coups légaux
!
p. 33 : 2.27A. Cet exemple particulièrement instructif aurait
mérité un développement approprié. Voir
l'exercice 671 de l'édition 1998 de LF1 parue trois ans avant
les "fundamental endings".
2.28. Toute la substance de la manoeuvre réside dans les
coups 2 et 3, qui ne sont même pas honorés d'un (!)
puisqu'on peut les intervertir. Le premier coup, en revanche, en
porte un, alors qu'il est évident ! Un bon exemple du carcan
que s'infligent les auteurs. Comparer avec LF1, p. 61-62.
p. 35 : les auteurs sont visiblement en désaccord avec ce
philosophe qui considérait un livre comme digne d'estime
uniquement s'il rendait inutile ... tous les autres livres. Ils
n'ont guère envie de traiter, même succinctement, les
exceptions à la règle de Bähr,
alors, ils ne s'embarrassent pas : ils renvoient le lecteur ...
à un autre livre ! Eh bien, faisons de même
: voir LF1 p. 60-61 !
p. 38 : 2.36. En 1952, Botvinnik n'avait pas encore
eu le temps d'être "trois fois"
champion du monde !
p. 43 : 2.43. Véritables auteurs (de l'analyse, sinon de
la position) : I. Maizelis et D. Hooper.
p. 44 : 2.45. Exemple vraiment trivial : un débutant
gagnerait ! Il est ironique qu'il mette en jeu deux joueurs aussi
prestigieux.
p. 62 : 3.10A. N'apporte rien de plus à
l'étude 3.05. Aurait pu être un exercice, à
la rigueur.
p. 63 : 3.11. Le coup 2...Rf6! est le plus sûr, il mérite
un "!" dans le sens général (je l'ai aussi
attribué, voir LF2 p. 171). Mais les auteurs ont tressé
la corde pour les pendre : avec la convention qu'ils adoptent, le
(!) est faux, car 2...Rh6 annule également.
Certes nous sommes prévenus (fin de la p. 13) que cette convention
vaut surtout pour les "5-pièces" et nous sommes
subrepticement passés à 6. Mais c'est, pour le moins,
un inconfort de lecture. Ambiguïté
aussi dans l'exemple suivant (3.12) : ladite convention est annoncée
au 9e coup, quand on "redescend" à 5, alors qu'elle
est manifestement adoptée aussi dans la parenthèse
qui suit 1 Ce6+ et dans 3...Rg4. Et à l'inverse, il arrive
qu'elle soit d'emblée utilisée pour des "6-pièces",
comme dans le 4.23. Et elle ne l'est pas toujours pour des "moins
de 6-pièces", comme dans le 6.115.
p. 66 : 3.19. La toute dernière ligne est une erreur typographique.
p. 73 : 3.32. Dans la variante (b2), 9...Cf6!
est beaucoup plus résistant, menant à une laborieuse
finale D+Pg3 contre D. Par suite, 1... Ce6 mérite au moins
"?!", sinon le "?" que lui attribue Anand.
p. 77 : 3.35. A la fois plus simple et plus instructif est 8
Cd4! (au lieu de 8 Ce7) Cd6 9 Rc7. |
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p. 81 : 3.42. Les auteurs ont rectifié
en partie l'analyse du joueur des Blancs, mais en partie seulement
: le sacrifice du Cavalier 10 Cf5+ mène à la nulle :
11...Cf8! (ou Cg5!) au lieu de Cc7?, pour venir en
h7 et neutraliser les trois pions blancs. p. 82 : 3.42B. Dans
(b), plus simple est 20 Ce2! (au lieu de 20 Rh7)
Ce3 (Rxe6 21 Rg7!) 21 Cf4 Cf5+ 22 Rh7 transposant dans l'excellente
analyse (a2) avec 7 coups d'avance.
p. 83 : 3.43. Dans (c), variante 9...Rg4, correct est 15
Ce3! au lieu de 15 Rf5? Ce2!. La même double erreur
est reproduite dans (c2) : 13 Rf5? Cf3?.
p. 88 : 3.54. D'après Korchnoï lui-même, les
Noirs se sauvent par 2...Cf1! 3 f5 Cg3 4 Rd2 c4!.
p. 90 : 3.57. Variante (b) : quel joueur se privera de 10
Rb3! ou de 10 Rd3! pour jouer le "cybercoup"
10 Rc3 ?
p. 98-99 : 4.11 & 4.11A. Il est curieux que les auteurs parlent
de 1978 sans mentionner la 5e partie Korchnoï-Karpov
(voir LF2 p. 130-132), pour une fois qu'une finale théorique
acquiert une notoriété mondiale.
p. 101 : 4.17. Le sauvetage g4-g5 suivi de h5 est interdit tant
que le Ph4 est sous l'oeil du Fd8. Très bien, alors jouons
4 Rg2! (au lieu de 4 Rg4?) avec la même "menace"
5 Rh3 et profitons de l'interception 4...Rf6 pour glisser 5 g4!
Rg7 6 g5 =. Il s'ensuit que 1...Rd5 mérite un "?"
au lieu de "!" : correct par exemple 1...Fe7!.
p. 116 : 4.41. Le joueur des Noirs indiquait déjà
cette ressource longtemps (13 ans ?) auparavant (voir l'Informateur
36).
p. 120-121 : 4.48. Deux pions-Fou sont très forts en finale
de Fous de couleurs différentes (voir LF2 p. 155). De fait,
même si 6 c4+! est plus simple, 6 f4 ne compromet pas le gain.
Après 8... Fc2, en activant le Fou et en triangulant, on
force les deux figures noires à lâcher prise et l'on
évite la transposition dans LF2, ex. 513 : 9 Fe3
Fb1 10 Fd4 Fd3 11 Re6 Fc4+ 12 Re7! Fd3 13 Rd6!
(la position-clé) Fc2 14 Re6! Fb3+ 15 Re7 Fc2 (f5 est contrôlée
par le Fou noir, mais plus c4) 16 Rf6! (menace f5 suivi de Re6)
Rc6 17 c4! + -.
p. 124 : 4.51A. L'idée de rapprocher le pion blanc du RN
est bonne, mais elle ne suffit pas à sauver le camp noir
: 17 Fc6! (au lieu de 17 Ff3+?) gagne simplement
un temps ... et la partie.
p. 135 : 5.06. Il semble que le texte exact de la partie soit différent
(voir LF2, ex. 605) : 8 Rf1 Rf6 9 Rg2 Rg5 10 f4+! etc.
p. 138 : 5.12. Je situerais cette partie en 1947
plutôt qu'en 1957.
p. 145 : 5.23A. Il est surprenant qu'aucune variante
ne vienne expliciter ladite zone (voir LF2 p.202-3). Le 5.23 est
peut-être "intéressant" mais ne s'y rattache
pas.
5.24. J'avoue ne pas saisir ce que cette "version" (qui
se révèle être une amputation de cinq
coups) apporte à l'étude originale d'Horwitz
(voir LF2 p. 206).
p. 146 : 5.25. Dans la variante 1...Fa6, le coup 4 Rf6?! est une
perte de temps (4...Fg4!). Correct est 4 Rf4!.
Les auteurs semblent d'ailleurs le savoir, puisqu'on retrouve exactement
la même position dans la variante 10...Fg4+ après (b)
16...Rh6. Et cette fois, ils jouent correctement 17 Rf4!.
p. 148 : 5.30. L'évaluation de la position va encore différer
: les Blancs gagnent immédiatement et simplement par 1
Rc6! suivi de Rd7, g4, f5 et e6-e7. La "défense
active" 1...Fd2 se heurte à 2 Rd7 Fxf4 3 Cxf7!.
p. 153 : 5.38. Variante 11 Ch5 : plus résistant est tout
de même 12...Fe4+ tandis que le gain après
12...Re6 est trivial, au moins au-delà de 15 Rf5.
p. 154 : 5.38A. Variante (b21) : je ne vois pas de plan de gain
après 31...bxa4 32 Cxa4 Rb5 33 Cc5 Fg2.
5.40. Il y avait une "bonne raison" pour 11...h5 : s'opposer
à f5, g4 suivi de Cf4-e6 (voir LF2, ex.616). Savoir si le
remède est pire que le mal est une autre affaire.
p. 156 : 5.41. Les auteurs ne tiennent pas compte de la suggestion
de Shirov (ou l'ignorent) 1 Cc5!
après quoi les Noirs ne s'en sortent que par miracle (voir
l'Informateur 76).
p. 166 : 6.13. Louable (et rare) effort de reconnaissance du passé,
mais Kopaiev (1956) développe ces idées
plus complètement (voir LF1 p.164-5).
6.13A. Amélioré de même par Salvioli
(1887), LF1 ex. 153.
p. 167 : 6.15A. La manoeuvre indiquée sous le diagramme
vient de S. Tarrasch (1912 ; voir LF1 p. 162).
Quant à la règle de la Tour "aussi loin que possible",
elle ne doit certainement pas être "suivie strictement",
pas plus que celle de la "Tour derrière le pion passé"
(voir à ce propos Youssoupov-Timman p. 226).
Toute règle a ses exceptions, aux Echecs
peut-être encore davantage. Enfin, que "même un
grand-maître ne puisse anticiper l'attaque de la T en g7"
à l'issue d'une variante aussi linéaire me paraît
une aimable plaisanterie. Ou seront-ce les nouveaux "grands-maîtres"
du 21e siècle que laisse imaginer la première page
de couverture ?
p. 168 : 6.16. La variante (b) est un classique de H. Keidanski
(1915). Voir LF1 p. 163 & 164.
p. 170 : 6.21. Après 3...Rf4 4 Te6 Rf5 plus précis
est 5 Td6! (au lieu de 5 Te7).
p. 171 : 6.24. C'est, en moins riche, une étude de N.
Kopaiev (voir LF1 p. 158).
p. 179 : la question sur l'origine de la position dite "de
Lucena" s'est posée bien avant l'aube du 21e siècle.
Voir LF1 p. 182, où d'ailleurs je dois rectifier, "Scipion
de Gênes" et Salvio n'ayant pas la même identité.
Appeler "position de Salvio" la ci-devant
nommée "position de Lucena" ne me gênerait
guère. Mais, ayant dit, les auteurs continuent à parler
de la "position de Lucena", pour une
raison évidente de commodité. Je me garderai de les
critiquer là-dessus : acceptons pour une fois, la légende
étant "plus belle" que l'histoire, de retenir la
légende, comme dans un célèbre film !
p. 180 : 6.38. Variante (c) : le choix de 3 Tb3
(au lieu de 3 Tb1) a pour but de raccourcir un peu la finale "Dame
contre Tour" qui s'ensuit après 5...Txa3. Mais ceci
souligne la relativité du "dogme" de la p. 167
!
6.40. Une précision importante est 1...Tb8? 2 Td8!
(seul coup) pour comprendre l'unicité de 1...Rg6!!. Présentée
au 5e coup, elle perd un peu de son impact, 6 Ta7 étant possible,
outre 6 Td8. Et la variante critique après 1...Ta7+? 2 Re8!
(comme joué dans Aronian-Carlsen 2006) est
2...Rf6 3 e7+ Rg7 4 Te6 ou Td1, montrant la force
de la Tour en d6 (voir LF1 p. 189-190).
p. 182 : le rappel que la distance de sécurité est
de trois cases (entre le pion attaquant et la Tour
défensive) aurait dû se trouver dans les caractères
en italiques. Parler du pion "franchissant le milieu de l'échiquier"
est imprécis et limitatif, la notion de distance de sécurité
s'appliquant aussi horizontalement. Voir LF1 p. 151 & 177-8.
p. 185 : 6.48. Le véritable auteur est N. Grigoriev
(1937).
p. 189 : 6.58. Le cas du RBe6 et celui du RBf5
auraient mérité un éclaircissement (voir LF1
p.225).
p. 190 : 6.61. Pourquoi diable avoir amputé de cinq
coups cette remarquable étude de Chéron,
dont le début est aussi élégant qu'instructif
? Voir LF1 p. 218-219.
p. 192 : 6.63. Le plan de tout miser sur le pion "g",
quitte à sacrifier son compère plus faible h3, me
paraît aussi efficace (à l'instar du 6.72). Un échantillon
: 1 g4! Rh4 2 Te5 Ta3+ 3 Rf4 Ta4+ 4 Rf5 Ta8 5 Te6
Ta5+ 6 Rg6 Tb5 7 Rh6! avec l'idée 8 g5 Txg5 9 Te4+ utilisant
humoristiquement le pion moribond. J'avais choisi Zukertort
(LF1 p. 237-8) dont le traitement me paraissait intéressant,
malgré quelques imprécisions, mais il n'a certainement
pas le charme de Mlle Hunt.
p. 194 : 6.71. Il est inutile d'aller en h5 : l'idée de
Kling et Horwitz peut se réaliser plus simplement
par 9 Tg6! (au lieu de 9 Rg4) ; après 9...
Ta5+ 10 Re4 c'est la position au 14e coup. |
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p. 195 : 6.73. Variante 4...Rf5 : Après
9 h5? Tg8! suivi de ...Rf6-g5 les Noirs obtiennent la forteresse mentionnée
à la page précédente. Correct est 9 g5!
mais les auteurs semblent victimes de leur préjugé favorable
à la poussée du pion "h" d'abord (ou du charme
de la précitée ?). p. 198 : 6.77. Il semble que
la position soit nulle et que même 3 Td7 ne gagne pas : 3...
Rg5 4 Rh3 Td4! (au lieu de 4...Td1?) 5 Td8 Rg6
6 Rg2 Td3! empêchant le Roi blanc de réaliser la liaison
avec le pion "d", comme étudié dans notre
exercice 240 (LF1). Bon est de même 3...Rf5 4 Td8 Rg6 (au
lieu de 4...Td2+?) 5 Rh3 Td4! =. La variante (a) est également
malencontreuse : 4 Rh3 se heurte de nouveau à 4...Td4! =
tandis que sur 4...Td1? les Blancs ne doivent certes pas "revenir"
par 5 Rg2? (5...Td3 =) mais bel et bien jouer 5 Td8!
Th1+ 6 Rg2 Th7 7 d7! (au lieu de 7 Rf3?) Re6 8 g4! suivi de 9 Rg3.
p. 199 : 6.80A. C'est, en moins détaillé, notre exercice
239, datant de ... 1982 !
p. 200 : 6.80B. Les auteurs sont bien pessimistes. Cette position
est gagnante, le pion "b" peut encore ne pas "avancer
trop loin" en b7 : 3 Rd5! (au lieu de 3 Rd4!)
Td1+ 4 Re5 visant h5. Ou 3...Tb1 4 Tc7! Txb6 5 Tc4! suivi de h4.
6.81. Erreur de retranscription de la partie ou faute de doigt
de Bondarevsky ? 1...Rf6? (1...Tc2!) est une faute
inexploitée (2 Tf4+! suivi de a4 au lieu
de 2 Ta6+?). Plus tard, le coup 4...Th4! est injustement
critiqué : la suggestion 4...Td2? est perdante, la Tour n'ayant
pas du tout le pion a2 "à l'oeil" : 5 a4
Td4 6 Tg6+ suivi de Tg4.
p. 202 : 6.84. L'idée de préférer 1...
Rh7 à 1...Rf7 précisément à
cause de 2 Rh4 date aussi de 1982 (le livre de Speelman
est de 1993). L'essentiel est que les bonnes idées fassent
leur chemin, n'est-il pas vrai ? Voir LF1 p. 263.
p. 203-4 : 6.86. Cette partie est un vrai casse-tête que,
personnellement, je n'aurais pas osé présenter. Les
Blancs ratent le gain par 4 h4? : correct 4 Rg3!
suivi du plan adopté par Timman, à
cela près que le couple Tf3+Ph3 est moins
vulnérable que Tf4+Ph4. Après 10...Rf6! (possible
aussi Rf5!) 11 Ta6+ on peut parfaitement jouer 11...Rf5 à
condition, après 12 h5, de faire respirer la Tour au lieu
de l'enterrer en h5 : 12...Tb8! 13 Ta7 Rf6 =. Enfin,
après 11...Rf7 12 Ta3 Th8+ 13 Rg5 Tg8+ 14 Rf5 les Noirs peuvent
exécuter un "roque artificiel" salvateur par 14...Tf8!!
(au lieu de 14...Tg2?) 15 Ta7+ Rg8+!. Ou 15 f4 Re7+! (pour harceler
le RB sur la colonne "g") 16 Re5 Rf7! 17 Ta7+ Rg6.
p. 206 : 6.89. Variante 3 Txf7 : l'échec perpétuel
n'est nullement nécessaire, car même s'il existait
une case "i7", 7...Rg6! annulerait, de sorte que ce procédé
de défense fonctionne aussi si l'on déplace tout d'une
ou de plusieurs colonnes vers la gauche (voir LF1
p. 202 variante C). La même inexactitude est répétée
p. 382 (E6.35).
p. 207 : 6.92A. Sur 8...f4 il ne faut pas jouer 9 Tb7+? Rf6!
(au lieu de Re6?) 10 Rf8 Tg1 11 Tb5 Txg7 12 Tb6+ Rf5 =. On gagne
pourtant par 9 Tb4! f3 10 Tf4! Th3 11 Te4+ Rf6
12 Rf8 Tg3 13 Te3!!.
p. 208 : 6.94. Non, 3 Ta8 (au lieu de 3 Tg3) n'annule pas : 3...Tg2!
(zugzwang) 4 Ta7 Tg1+ à présent que la Tour défensive
s'est rapprochée (voir LF1 p. 277, variante
B). C'est donc 1 Tg8 qui mérite un "?", tandis
que 1 Tg4 mérite un "!".
p. 213 : 6.106. Cette partie est une double énigme, tant
par le jeu incroyablement faible de celui que certains
qualifient de "meilleur joueur de l'histoire" que par
la véritable sidération dont sont atteints la plupart
des commentateurs, due certainement à sa réputation.
En trois coups, les Blancs se retrouvent avec le Roi en g5 et la
Tour en septième ! Un écolier qui jouerait ainsi avec
les Noirs se ferait exclure du cours ... Un joueur moyen aurait
joué 3...Td7! (au lieu de 3...Td3?!) ou
au moins 4...Td7! (au lieu de 4...Te3?) suivi de
...Rh6 et aurait attendu les événements.
Un champion du monde n'aurait-il pas le droit de jouer "passif",
eu égard à son rang ? Pourtant Lasker, Botvinnik,
Petrossian, Fischer, Karpov et Kramnik n'hésitaient
pas, quand il le fallait, à courber l'échine. Les
Blancs ratant 5 Tc7!, une nouvelle chance se produit au coup suivant
: 5...Rh6! (au lieu de 5...Rg7?) avec l'idée
6 Tc7 Te2 7 h3 Txe5! (8 fxe5?? g5 mat). Les auteurs ne manifestent
un léger froncement de sourcils qu'au 6e coup, essayant (à
juste titre) de rapatrier la Tour noire buissonnière ! Mais,
après tout, la dernière faute est la seule qui compte
... quoique le dernier mot n'ait peut-être pas encore été
dit sur 7...Te4 (au lieu de 7...Te2).
p. 214 : 6.107. Variante 12...Rf6 : les Blancs annulent plus facilement
par 13 Tg8! gxf3 14 Tf8+ comme indiqué par
Kramnik. Au sujet de la "surprenante ressource"
18 Tg6!! (un simple "!" convient mieux), il faut préciser
que la TB peut se poser également en g7
sans dommage (mais en poursuivant par 21 Rg2 au lieu de 21 g5) ou
en g5 (mais avec 20 Rg2 au lieu de 20 g4). Mais
g8 est la seule case à éviter, quoique la suite donnée
en (a) comporte plusieurs erreurs : 20...e3? (Kasparov)
ne gagne pas (correct est 20...Rd3+! 21 Rf1 Td1+ 22 Rg2 e3) après
21 Tf1!!, mais en améliorant l'idée d'Illescas
par 22 Tf7! (au lieu de 22 Tf8?) avec la non moins
"surprenante ressource" 26 Rxe3!! (au
lieu de 26 Rg4) perdant la Tour, mais se sauvant avec le pion "g"
: encore une histoire de "distance de sécurité"
ou "checking distance", mais en quelque sorte inversée
!
p. 227 : 6.131. Variante 8...Ta2 (c) : 11 Tc3!
semble gagner après 11...Ta2 12 Tc5 Ta3 13 Rc4 Txg3 14 a6
Ta3 15 Rb5 f5 (15...f6 16 Rb6) 16 Tc7+! et la TB s'interposera sur
la colonne "a" : 16...Rf6 17 a7 Re5 18 Tc5+ ou 16...Rh6
17 Tc4! g5 18 Ta4. Plus tard, au lieu de 12...Ta4, la meilleure
défense 12...Rg6! 13 a6 Ta2 14 Ta8 Rf5 rend
le gain particulièrement ardu.
6.132. C'est une passionnante finale, du moins les dix coups .....
précédant le diagramme, car l'extrait qu'en donnent
les auteurs est sans intérêt. C'est à propos
de cette partie, je crois, que Kramnik écrivait
ceci : "la mode est au pragmatisme total,
un commentaire soigné de partie exige trop de temps et d'efforts".
p. 230 : 6.136. Variante (a2) : non, les Noirs ne "survivent"
pas, aussi bien après 12 Txb7 (dans la suite 10 b7) qu'après
15 Rd2 (au lieu de 15 Rc4 dans la suite 10 Ra3)
Tb3 16 b8D Txb8 17 Txb8. Mais il manque p. 169-170, pour la bonne
compréhension de la finale T contre Pf+Pg+Ph,
l'importante étude de Kopaiev (voir LF1
p. 158), à base de Tg8 et Rf2 (éventuellement Rh2).
D'autre part, la date de cette partie qui figure dans un livre en
langue allemande est 1984, les auteurs donnent 1979, j'ai moi-même
1972. Il est bien connu que les parties par correspondance durent
longtemps !
p. 239 : 6.150. Je ne crois pas que 25... Tc3+ soit la faute décisive.
Les Noirs peuvent encore se sauver plus tard : 27...Tc7+!
ou 27...Tc5!, au lieu de 27...Rc7 qui aide les
Blancs à pousser leur pion "g" grâce à
une astuce. Et d'autre part la suite (b) commençant par 29...Te5+!
mène aussi à la nulle après 37...Re6
(au lieu de 37...Th1+) 38 Td3 Th1+ 39 Rg8 b4 40 Td4 (40 Tb3 Th4)
b3 41 Te4+ Rd7 42 Tb4 Tb1!! 43 Tg4 Th1 =.
p. 246 : 6.162. La réfutation de 1...Rg7? n'est pas concluante
; à (a1) et (a2) s'ajoute (a3) 7...Th5+!
(profitant de ce que l'accès en sixième est interdit)
8 Rd4 Rf7 9 Rc4 Re7 10 Rb5 Th1! 11 Ta7+ Rd8 12 Rb6 Tc1 =. Mais plus
tôt, 7 Tb6! (au lieu de 7 Ta6?) évite
cet inconvénient. La même position se retrouve dans
la variante (b2) après 9 c5, et donc là aussi 9...Th5+!
est conseillé au lieu de 9...Rf7?. Les auteurs ne semblent
pas avoir remarqué ce doublon puisqu'ils poursuivent après
9...Rf7? de façon légèrement différente
de leur suite (a1). Par ailleurs, dans la variante (b11), 6
Rxf5 ne mérite pas tant d'opprobre : 6...Tc3 7 Ta7+!
suivi de 8 Ta2 gagne malgré la passivité,
toute provisoire, de la Tour.
p. 256-257 : sont traités trois cas, le CN en f8, en h8
et en g7. Il manque celui, essentiel, où le CN est en g8.
Voir LF2 p. 239-241.
7.01. Une omission de taille : 6...Ce6? 7 Rg6!.
Et dans la variante 6...Ch7?, je ne connais pas beaucoup de joueurs
qui préféreront 10 Td2 à l'évident 10
Rf7.
7.02. Le propos de Moravec était tout
autre, c'était le 7.02A (voir aussi LF1 p. 157). Et je ne
puis croire qu'il ait prémédité cet écho
artificiel entre les coins h1 & a8. Il n'avait
évidemment pas d'ordinateur, et a simplement jugé
que le Cavalier ne s'échappait pas après 3
Ta5 (plus naturel que 3 Ta4, et plus long de 2 coups seulement),
contraint d'aller en b4 ou de se rapprocher sur la case défavorable
g2.
p. 259 : 7.06. Si, les Noirs peuvent "renforcer leur position"
: ils gagnent après 4...Re4 (menace ...d2+ suivi de ...Cd5).
Correct était 4 Rd1! (au lieu de 4 Tf7?).
Cette lutte de la Tour contre Cavalier et deux pions liés
est loin d'avoir livré tous ses secrets. Je me suis moi-même
trompé (voir LF2 p. 246) en affirmant que 1 Td7 (au lieu
de 1 Re1!!) annulait également, mais il
y a 1...Rc5! 2 Td8 Cc3+ 3 Re1 Rc4! - +.
p. 263 : 7.12B. Le coup annulant 5...Rg6!! (au
lieu de 5...Cg6?), non mentionné ici, figure déjà
dans la première édition de LF2 (exercice 656) datant
de 1984. On le trouve aussi dans une analyse de Kasparov
parue deux ans plus tard dans l'Encyclopédie (une vraie,
celle-ci) yougoslave des Finales, tome 3.
p .265 : 7.18. Variante 10 Cf4 : la "démonstration
d'Averbach" comporte deux failles : dans la
parenthèse 19 Ch3, les Noirs gagnent immédiatement
par 19...Tg6+! (au lieu de 19...Ta2?) puis les
Blancs se sauvent par 22 Cd3! (au lieu de 22 Ce6?).
Et sur 19 h5, plus convaincant me paraît 22...Tb4
(au lieu de 22...Re3) Un peu plus tard, dans la suite principale,
12 Cg6+! (au lieu de 12 Ch3?) Rd4 13 Ch4 semble
aussi sauver les Blancs (voir LF2 p. 249). Enfin, le commentaire
du 17e coup est erroné, la position après 21...Txh5
étant nulle. |
|
p. 270 : 7.27. Faute pédagogique
: ce n'est pas le "mauvais coin" qui est fatal aux Noirs
mais le vis-à-vis des Rois. Supposons en effet
cette position décalée de deux colonnes vers la gauche
(Re6, Td7 etc.) : les Blancs gagnent au trait, tandis que les Noirs
au trait se sauvent par 1...Rf8! filant sans vergogne vers le "mauvais
coin", mais se soustrayant à ce déplaisant vis-à-vis.
Voir LF2 p.222.
p. 271 : 7.29. Les auteurs récidivent : le sauvetage noir
ne provient pas de la proximité du "bon coin",
mais d'un surcroît d'espace illustré
par la variante 5 Td7 Fg3 6 c8D+ Rxc8 7 Rc6 Rb8! qui explique pourquoi
la nulle d'Ercole del Rio ne fonctionne pas avec
un pion-Cavalier (voir LF2 p. 226). D'ailleurs,
la tentative symétrique de pousser c6-c7 avec la T en a7
provoque 1...Rd7! 2 Rb6 Fg3! (Fd4+? 3 Rb7) 3 Tb7 Ff4 4 c8D+ Rxc8
5 Rc6 Rd8! 6 Td7+ Re8! = fuyant là encore le "bon coin"
comme la peste ! Ainsi se termina la partie Szabo-Botvinnik
1952.
p. 272 : 7.31. Un détail essentiel après 1 h5? est
3 Tg7+ Rf8!!. Et, dans la suite principale, après
2...Rh8, on peut alléger la variante (a) par 4 h5
(au lieu de 4 Rg6) Fa2 5 Te8+ Fg8 6 Rg5 et la variante (b) par 5
Tb7 (au lieu de 5 Tc7) Fc4 6 Tb8+ Fg8 7 Rg5 de façon
plus méthodique (et nettement plus mémorisable). Voir
LF2 p. 227-8.
p. 273 : 7.33. Une précision utile est 3...Tc5 4
Ff2!! =.
p. 278 : 7.44. Plus "impressionnant" est 6 Rf4!
(au lieu de 6 Th8?) s'opposant à la création d'une
forteresse noire avec le RN en d6. Le gain (laborieux)
s'obtient en plaçant la Tour en 7e et en faisant passer le
Roi par c5, tout en restant vigilant sur la poussée libératrice
...e6-e5. Et ainsi 1 Tb2 ne compromet pas le gain, mais seulement
le retarde.
p. 279 : 7.45. Cette finale est beaucoup plus complexe
que le commentaire ne le laisse supposer. Le "premier pas"
est un pas de clerc et le "long voyage" est probablement
au bout de la nuit ! La visite du Roi blanc vers les hauteurs de
l'échiquier est un mauvais plan, qui permet
le contre-jeu du Roi noir sur le pion f2 livré à son
triste sort. Par exemple 26...Rf4! (au lieu de
26...Fe2?) 27 Tb4+ Rf3 28 Tb3 Rxf2 = ou 27 Tf6+ Rg4 28 Rh6 Fe4 29
Tb6 (quoi d'autre ?) Rf3 30 Tb2 g4 =.
p. 283 : 7.53. Ayant suivi le conseil des auteurs et donc acquis
une certaine "connaissance de l'exemple 7.40", je joue,
dans la suite (a) du 4e coup noir, tout simplement 14 c5!
(au lieu de 14 Th8).
p. 284 : 7.55A. Le coup 9...Tf4+ figure déjà dans
l'édition 1984 de LF2 (ex. 642). Après 10 Rg1, les
auteurs se compliquent la tâche, alors que 10...Te4!
(au lieu de 10...Tc4) 11 Rf1 Te7! 12 Ff5 Rxh4 13 Rg2 Rg5 14 Fd3
Td7 transpose immédiatement dans leur variante 16 Rg2. Et
(après 10...Te4!) 11 Fa6 Rxh4 12 Rf2 Tg4 13 Fd3 Rg5 14 Fe2
Tf4+ 15 Re3 Tf8 16 Fd3 h4 est également clair.
p. 296 : 8.02. Cet exemple de Centurini est quelque
peu émasculé : son principal intérêt
réside dans le fait qu'après 2...Tg2, autrement dit
en posant, à partir du diagramme, le RB en f6 et
le C en e6, si l'on donne le trait aux Noirs, 1...Tg3!
est le seul coup (voir LF2 p. 260).
8.03. L'"idée gagnante" de placer la TN
en 6e (voir LF2, exercice 662), dont on ne saura jamais
si Kasparov, qui l'ignorait visiblement, l'eût
trouvée devant l'échiquier, pouvait être mise
en oeuvre avant le 18e coup. A vrai dire, elle pouvait l'être
à chaque coup (!) depuis le 13e. De 13...Td6! (au lieu de
13...Td7) jusqu'à 17...Tb6! (au lieu de 17...Tb7) et comme
indiqué par 18...Tb6 de nouveau. Soit six
(!) occasions ratées. Dommage que Judith,
en jouant malencontreusement 20 Tg1?!, ait manqué l'occasion
de tester celui qui avait un jour déclaré (je cite
de mémoire) que l'étude des finales théoriques
est inutile.
p. 299 : la "défense de seconde rangée",
qualifiée de "relativement inconnue", est connue
depuis longtemps. On la trouve notamment dans LF2 bien sûr
(p. 254) mais déjà, bien avant les "databases",
dans la première édition des "Finales",
datant de 1984 (p. 291). Il faut pourtant sans cesse rappeler qu'elle
ne suffit pas, et qu'elle n'est nullement "la
principale défense avec Cochrane" comme l'affirment
les auteurs. Voir par exemple Carlsen-Van Wely
2007, où la défense, un peu trop monolithique, a connu
des sueurs froides. Lire également ce qui suit (critique
de la p. 301).
p. 300 : 8.10. Ce classique de Philidor fut publié
à l'âge de 23 ans, soit en 1749. Une erreur de ...
43 ans ! Est-ce le refus, inconscient bien sûr,
d'admettre que la précocité n'est pas une caractéristique
du "21e siècle" dont cet ouvrage veut être
le parangon ? Ou la volonté (tout aussi inconsciente !) de
raffermir l'héritage contesté de la "révolution
française", ce qui cadrerait avec la mentalité
"table rase" à laquelle il est fait allusion au
début de ce texte ?
p. 301 : 8.13. Les auteurs font bien de donner la position de Szen,
ils feraient encore mieux d'y adjoindre le moyen mnémotechnique
des "quatre colonnes contiguës". Y ajouter
Lolli (8.12) est également bien ; mais Centurini
(avec Rc6/Rd8) serait utile aussi, ainsi que Kling et Kuiper.
Puisque de leur propre aveu (p .295), il est "extrêmement
difficile de se défendre sans connaître les techniques
défensives", le mieux serait peut-être de les
donner toutes ! Voir LF2 p. 256-258. A noter que
la nulle de Centurini apparaît tout de même sans être
explicitée, donc à l'insu des auteurs, dans la 1ère
parenthèse de la variante (c2) du 8.11 !
p. 302 : 8.15. Capablanca avait les Blancs
(Tarrasch les Noirs) : il s'est, dit-on, endormi (au sens propre),
disons plutôt assoupi, en pleine partie !
8.16. Non, la colonne "a" n'est pas d'"importance
cruciale". Je vois bien l'intention de conserver la menace
Ta8+ quand le RB parvient en b7, mais on peut jouer plus simplement
8 Rg6! (au lieu de 8 Re7 laissant respirer la Tour
noire) Te8 9 Rf7Tb8 10 Ta4 Tb7+ 11 Rf6 envisageant à la fois
Ta8+ et Tg4-g8+ (faire attention seulement sur Tg4 à la défense
...Tg7!) . En conséquence, l'excellente idée 6
Fe6! peut être appliquée dès le premier
coup !
p. 306 : 8.19. Variante 16 f4 : après 23 Rd2, le signe "="
est inapproprié. Les Noirs gagnent par 23...Te2+
34 Rd1 Re3 35 a5 (sinon ...Rf2-g2) Td2+ 36 Rc1 Tg2.
p. 315-316 : particulièrement squelettique est cet embryon
d'exposé sur D contre D sans pions. Il manque notamment le
cas essentiel où le RB est en d2 (au lieu
de d3 dans 9.08) contre une DNa1, obligeant la DB à travailler
sur diagonales plutôt que sur rangées
et colonnes (voir LF2 p. 39). Et Anand sera certainement
heureux de savoir que son stratagème (voir LF2, exercice
370) date du 18e siècle, et peut-être
même du 16e !
p. 316-317 : 9.11. Les "raisons tactiques spécifiques"
qui permettent le miracle du RNh8 se trouvent en
effet dans la variante (b) du 9.12 (voir LF2 p. 63-64). Mais quelques
éclaircissements concernant d'autres cases auraient été
les bienvenus. Sans quoi cette "zone" et celle du 9.10
sont d'une parfaite inutilité. Et le "traitement"
risque d'achever le patient.
p. 321-322 : 9.24. D'accord pour le point d'exclamation à
1...Dd2+ dans le sens général, mais
pas selon leur fameuse "notation" dans laquelle les auteurs
persistent à s'empêtrer, puisque d'autres
moyens d'annuler, certes plus inconfortables, existent. Curieusement,
dans l'exemple précédent (9.23), le coup 2
g8T!! n'est pas même gratifié d'un (!), alors
qu'il est à la fois spectaculaire et le meilleur coup (voir
LF2 p. 53).
p. 326 : 9.35. Variante 21 Da1 : critique est 29 Db5+
(au lieu de 29 Da6+) avec la différence que sur un ...Rf2,
un échec en b6 est possible (suivi de Dxg6), après
quoi le gain reste à démontrer.
p. 334 : 10.08. Les auteurs manquent l'occasion d'instruire le
lecteur sur certains dangers : sur 5...Dd4 nécessaire
est 6 Th3!, et non 6 Rh2? h3! (voir LF2 p.106 ainsi
que Radjabov-Karjakin 2007).
p. 335 : 10.10A. La suite "tablebasée" est donnée
sans la moindre tentative d'expliquer, ou du moins d'en atténuer
la sécheresse (comparer avec LF2 p. 97-99). Et ce n'est pas
la seule fois où les auteurs se déchargent de leur
mission sur l'"esclave de silicium". Pas d'accord : la
tablebase, oui, la table rase, non !
p. 336 : 10.13. Variante 2 Dd5+? : sur 5...Rc7
(au lieu de 5...Te8) 6 Da5+, il pouvait être intéressant
de mentionner le "zugzwang réciproque" 6...Rc6?
(correct 6...Rd7!) 7 Dd8! (voir LF2, exercice 442).
p. 337 : 10.14. Le coup 9...Dh4+ ne force rien du tout : après
10 Rg2! Dg4+ 11 Rh2!, le processus de gain est
d'une extrême complexité, comme c'est
souvent le cas avec le pion-Fou sur sa 5e (voir
LF2, exercice 443). Le commentaire donne l'illusion de la facilité.
Et il n'y a aucune commune mesure entre le "?!" (mérité)
à 2...Dd3+ qui "retarde" l'issue de "32 coups"
et le même signe à 1...De4+ qui la retarde ... de deux
!
p. 348 : 10.33. Variante 3 Cc5+ : le coup 4 Dh2+! est, parmi tous
ceux du livre, l'un des mieux placés pour mériter
un "!", voire deux, étant à la fois unique
(4 Ca6+ ne fait que répéter) et élégant.
Ainsi d'ailleurs que 5 Cd7+!. Les auteurs ne s'avisent pas qu'ils
répètent exactement, à la 2e colonne de la
même page, la même variante après 6 Df7+ (avec
la Dame en g3 au lieu de h2), mais cette fois en distribuant les
gratifications nécessaires ! Et ce n'est pas le seul doublon
: voir p. 83 (3.43c), p.146, p. 246-7, p. 295 (8.01), p. 382 (E6.33),
p. 383 (E6.40b) etc. Au lycée, leur copie écoperait
d'un rageur "relisez-vous" !
10.34. Variante 1...Da8 : si le "!" donné à
3 Cf6+ signifie "seul coup gagnant",
c'est une erreur, car un gain plus laborieux existe après
3 Dc4+.
p. 367 : E2.08. D'accord avec cette profession de foi esthétique,
mais j'aurais choisi une meilleure illustration ! |
|
p. 370 : E3.16. La variante 1 Rc8! est
entièrement incluse dans une étude de D. Hooper
(1975). Comme je suppose qu'elle ne figurait pas dans le bulletin
du tournoi, nous sommes en présence d'une nouvelle "affaire
Lucena-Salvio" !
p. 372 : E4.03. Sur 4...Rd6 la manoeuvre caractéristique
Fb6-a7! n'est pas nécessaire (5 Rb5 Rd7 6 Fe3 suivi de Ff4
suffit). Correct est 4...Rd7 5 Rc5 Rc8 6 Fa7! (voir
LF2 p. 126-127).
E4.07. L'étude perd son charme car les Blancs ne sont pas
obligés de revenir à la position de départ
après changement de trait, ils peuvent jouer 5 b5+
Rb6 6 Rb4 a3 7 Fg1+.
p. 377 : E6.07. Une "grande impression" sur moi également
!
p. 378 : E6.10. La position après 5 b5 demeure très
complexe (et l'abandon évidemment prématuré).
Après le coup proposé 5...Rc7? les Blancs se sauvent
par 6 Rd3!! regagnant la zone tranquille (b2-c2)
en évitant le méchant piège 6 Rc3? Tc1+!. Ce
que les Noirs peuvent (et doivent) précisément empêcher
par 5...Ta3! 6 c5+ Rd7!! paralysant les pions "a"
et "b" et envisageant .....Rc8-b8-a7 et ...Tb3 à
la Kopaiev. Si les Blancs s'y opposent par 7 Rd5,
alors 7...Ta4 8 c6+ Rc7 9 Rc5 Ta5.
E6.13. "Computermania". Certes, 1...Rd8
ne perd pas ici, mais c'est vraiment le genre de coup à déconseiller
formellement !
p. 379 : E6.16A. Dommage que les auteurs n'aient pas étudié
le cas où le RB est en d7, avec un superbe double "zugzwang
réciproque". On peut l'obtenir par 1...Th1
2 Re7 Re5 3 Rd7 Th6?! (plus simple Td1+) 4 Te7 Rd5!!
5 Te8 Re5!! (voir LF1 p. 202-3).
p. 381 : E6.31. Variante 1 Th3, (a) : 2...Tc6
est correct mais le plan de cacher le RN en h7 est prématuré
: il doit être exécuté avec le RBc2
et le PNc3. Par exemple 6...Rf3
(au lieu de Rf5) 7 Th1 Rg3! (zugzwang) 8 Rd2 (8 Th5 Rg4 suivi de
...h5) c3+ 9 Rc2 Rg4 10 Tg1+ Rf5 etc.
p. 384 : E6.45. Correct après 1...Rg2! 2 Rd3 est 2...Th4!
immédiatement (et non 2...Rh2? 3 Rd4 =).
p. 387 : E7.05. Variante 2 Fc7 : la suite donnée gagne seulement
parce que le Foi est en c7. S'il était en
d8, il faudrait alors jouer 2...Rc3!
(au lieu de 2...b5) 3 Ra2 Tf3! 4 Fc7 (4 Fxb6 Rb4 ou 4 Fe7 Tf4 menace
...Tb4) Td3!. Tel quel, avec le F en c7, on peut jouer de même
2...Rc3 3 Ra2 Tf3 (ce n'est pas le seul coup) 4 Fd8 (4 Fd6 Te3 5
Ff8 Te4) Tg3! 5 Fe7 (5 Fc7 Td3! ou 5 Ff6+ Rc2) Tg4. La suite de
la partie transpose dans une difficile étude de J.
Vancura (1924) auquel Chéron consacre
quatre pages d'analyse (Lehr..., tome 1, p. 43-47).
Dans la variante 13 Ff4, le point d'exclamation dont les auteurs
gratifient 21...Ta7 est étrange, puisqu'ils répètent
les coups au lieu de 21...Rc5! 22 Fe1 Tf7!.
p. 393 : E12.07. Variante 9 Tf8 : après le 15e coup blanc,
nous sommes dans une analyse connue depuis ... près d'un
siècle et demi avant les "tablebases"
! Comment peut-on d'ailleurs traiter Tour et Fou contre Tour sans
au moins mentionner Crosskill et Zytogorski
?
p. 394 : E12.11. C'est mon exercice 584 (LF2). Hélas ! pour
les auteurs comme pour moi-même, ce classique est démoli.
Le verrouillage de la case g5 ne peut être maintenu et les
Noirs gagnent même après 1 Ch7 par 1...Fc8
(au lieu de 1...h3?) 2 Cf6+ (2 Cg5 h3!) Rh6 3 Ce4 Fe6 4 Cg5 Fd5!
5 Rg4 h3!! ou 5 Ch3 Fg2 6 Cf2 Rh5!.
E12.15. Variante 1...Rxf4? : au moins après le 4e coup
blanc, le véritable auteur de cette analyse est L.
Kubbel (1914), voir LF2 ex. 550.
p. 395 : E12.17. Au lieu de proposer une amputation d'au moins
100 points "elo" du classement de ce
fort grand-maître ... qui ne sait pas gagner
une finale élémentaire, les auteurs semblent se réjouir
que la journée, en somme, n'ait pas été mauvaise
pour lui !
p. 397 : E12.25. Les auteurs ne connaissent pas (et leur ordi non
plus) la trouvaille d'Igor Zaitsev : 3
Rh6! g5 4 Ta3!! que l'on peut aussi jouer sous la forme
1 Rh6 g5 2 Ta4+ Rd5 3 Ta5+ Rc6 4 Ta3!! (c'est mon exercice 686 dans
LF1).
E12.29. Il semble que les Noirs puissent encore résister
après 2...Rd7 3 Ta7+ Rc8 4 Th7 Tc2+ 5 Rd6
Tc4! (au lieu de 5...Tb2). J'avoue avoir, moi aussi, oublié
dans LF1 (p. 301) cette ultime finesse.
p. 398 : E12.36. Il ne s'agit pas de Judith mais de sa soeur Zsuzsa,
ultérieurement devenue "Susan".
p. 399 : E12.39. Il ne s'agit pas du Cubain S. Garcia mais du Colombien
Gi. Garcia.
4e page de couverture : plus précoce que Philidor
? Frank Lamprecht est très sympathique mais
était-il vraiment entraîneur d'échecs en 1983,
soit à l'âge de ... 15 ans ?
Alain Villeneuve, le 6 février 2007.
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(Reproduction interdite sans autorisation) |
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